Les rythmes scolaires vont changer à partir de septembre 2022. Les vacances d'été sont raccourcies et toutes les 7 semaines, les élèves auront 2 semaines de vacances. Quel impact pour l'organisation des familles? La réponse avec Maxime Michiels, chargé d’études à la Ligue des Familles, invité du RTL INFO Bienvenue.
Pour les enfants, "nous a priori on pense que c’est vraiment une bonne chose", explique-t-il. "Ça fait 30 ans qu’on demande ce changement de rythme scolaire annuel. Parce qu’il y a aussi un autre débat qui va devoir suivre sur le rythme scolaire de la journée en elle-même. Les rythmes scolaires tels qu’ils sont actuellement conçus sont basés sur un modèle qui date de plusieurs siècles. Les grandes vacances devaient être très longues pour permettre aux enfants d’aller faire les moissons avec leurs parents aux champs du temps où tout le monde était plus ou moins paysan. C’est aussi basé sur les fêtes catholiques donc absolument pas sur les besoins de l’enfant en termes de rythme ni ceux du système scolaire en termes de structuration et de rythme d’apprentissage."
Plus efficace pour l'apprentissage
La nouvelle formule sera-t-elle plus efficace pour l’apprentissage et le repos des enfants ? "C’est clair qu’aujourd’hui on a une situation un peu anarchique dans le calendrier scolaire puisqu’on peut avoir d’un coup des périodes de 6 semaines et puis des congés, donc c’est très très court pour faire quelque chose en sachant qu’on remet les bulletins aux alentours des congés. Et on peut avoir d’autres périodes qui font 9 ou 10 semaines d’affilée au bout desquelles les enseignants et les enfants arrivent complètement à bout et lessivés. Donc c’était vraiment important de donner une régularité et c’est pour ça qu’on passe sur ce modèle 7-2, où on redécoupe l’année en parts égales."
Pas de problème d'organisation pour les parents si les structures de stage suivent
Beaucoup de parents sont inquiets en constatant qu’ils n’ont pas autant de congés que les 2 semaines rajoutées au milieu de l’année. Comment vont-ils s’organiser ? "Le problème c’est le même qu’aujourd’hui puisqu’il y a 15 semaines de congés scolaires et les parents ont en général 4 semaines quand ils sont employés, moins quand ils sont indépendants et un peu plus en fonction de si l’employeur est sympa ou pas. Et donc il y a de toute façon un problème puisque 4 ça ne fait pas 15 et quand on a les 2 parents qui ont chacun 4 semaines de congé ça fait quand même que 8. Et donc il y a de toute façon ce problème. La première chose à rappeler c’est que si on déplace les semaines de congé on garde le même nombre global donc ça ça ne change pas. La deuxième chose, c’est qu’il faut qu’il y ait un offre extrascolaire qui se développe là où on va avoir des période de congé plus longues. Jusqu’à présent c’était très rare de faire des stages à la Toussaint ou au Carnaval parce qu’il n’y avait qu’une semaine donc c’était à peine le temps de souffler. Maintenant on va avoir 2 semaines, une pour se reposer et une pendant laquelle on va pouvoir faire d’autres choses dont des stages." Quant à savoir si ça va couter plus cher, "pas vraiment puisque ce seront des stages à faire en moins pendant les grandes vacances", estime encore le représentant de la Ligue des Familles.
L'unique problème : les enfants scolarisés en Flandre ou en communauté germanophone
Mais pour les parents qui ont des enfants dans l’enseignement francophone et dans l’enseignement flamand, qui n’a pas adopté ces changements, ça va être compliqué… "Ça c’est clairement une difficulté de cette mise en œuvre de la réforme. Nous on est attentifs depuis le début. On demande évidemment que les communautés avancent de concert pour ne pas créer des problèmes pour les parents qui pourraient être comme à Bruxelles sur des zones mixtes en termes de systèmes d’enseignement, où même les zones frontalières avec la communauté germanophone où ça peut poser problème. Et donc évidemment que ça on est demandeurs, mais je ne suis ni ministre de l’enseignement francophone ou flamand et donc on ne peut pas décider à leur place. Aujourd’hui on a fait une demande. On voit que les Flamands sont quand même assez réceptifs à cette demande mais ils estiment que de leur côté c’est un peu prématuré, alors que nous ça fait 30 ans que cette réforme est en gestation et qu’on demande qu’elle soit appliquée. Donc on n’est vraiment pas dans la même temporalité qu’eux. Maintenant c’est à eux de pouvoir peut-être prendre exemple si la réforme se passe bien chez nous."
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