L’accord médico-mutualiste actuel, qui fixe les honoraires, a du plomb dans l'aile. L'Association belge des syndicats médicaux (Absym) estime que cet accord a été rompu par le gouvernement en réduisant l'indexation de deux tiers.
Suite à la révision du financement de la sécurité sociale, les mutuelles et les syndicats médicaux sont en guerre contre le gouvernement. Dès maintenant, les conditions seront plus strictes, mais ils dénoncent cette réforme. Concernant les honoraires médicaux, l'objectif est de faire des économies. Le gouvernement a adopté une loi qui réduit l'indexation des honoraires des médecins pour cette année.
Dans 8 jours, l'Absym tiendra un conseil d'administration pour prouver que l'accord médico-mutualiste a été rompu unilatéralement par le gouvernement. L’accord national détermine les engagements entre les médecins et les mutuelles, il fixe entre autres les tarifs que les médecins conventionnés peuvent appliquer.
Jean Hermesse, secrétaire général de la Mutualité chrétienne, était l'invité d'Antonio Solimando ce mardi matin sur Bel RTL. Il a expliqué que "les médecins ont annoncé que s'il n'y avait pas d'indexation complète de leurs honoraires, ils pourraient dénoncer collectivement l'accord, mais cette dénonciation n'a pas encore eu lieu".
"Une économie unilatérale"
Le 29 décembre dernier, la loi programme a réduit de deux tiers les honoraires et les interventions de soins de santé pour 2017. Pour Marc Moens, président de l'Absym,"c'est une économie unilatérale". Le syndicat compte envoyer une lettre à Jo De Cock, Président de la Commission Nationale Médico-Mutualiste afin qu'il convoque la ministre de la Santé Maggie De Block. "Après, il n'y aura plus d'accord national médico-mutualiste".
72% des médecins sont conventionnés et respectent les tarifs imposés par cet accord mais "s'il n'y a pas d'accord, il n'y a plus de tarifs conventionnés" a précisé Marc Moens.
En 1993, un accord de ce type avait déjà été rompu. A l'époque, l'Absym avait dénoncé l'accord, aujourd'hui "c'est le gouvernement qui rompt l'accord". Une première dans l'histoire des soins de santé.
Situation similaire pour les dentistes: doit-on craindre des augmentations des tarifs?
La situation est similaire pour les dentistes, il n'y a pas d'accord pour cette année. Les discussions reprendront la semaine prochaine. En attendant, la société de médecine dentaire francophone recommande à ses membres de ne pas augmenter les tarifs. "Nous n'avons pas d'accord, donc c'est maintenant dans le camp du comité de l'assurance de l'INAMI et du gouvernement de prendre une initiative pour éventuellement proposer des tarifs légèrement indexés", a confié le secrétaire général de la Mutualité chrétienne.
Doit-on potentiellement s'attendre à des variations de tarif des consultations? "Il se pourrait que d'ici un mois on n'ait toujours pas d'accord sur les tarifs, et que dès lors les tarifs deviennent libres, et qu'on se retrouve dans une situation d'insécurité tarifaire. C'est-à-dire que vous allez chez le dentiste et vous n'êtes plus sûr si les tarifs sont respectés au non", a ajouté Jean Hermesse.
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