Deux sœurs, Sophie et Géraldine, ont lancé leur propre marque de pâtes fraiches bio, fabriquées à base de vers de farine. Le concept a séduit un cuisinier namurois, mais peine encore à convaincre le grand public.
La couleur des pâtes ne trompe pas: dans leur composition, il y a autre chose que de la semoule de blé. Dans la recette des deux sœurs, il y a 10% de ténébrion, des vers de farine élevés en Espagne et déshydratés.
Au mois de septembre, les productrices démontreront leur savoir-faire au pavillon belge de l'exposition universelle de Milan. Un sacré culot au pays des pâtes.
Intégrer les insectes dans l'alimentation de tous les jours
L'idée a germé dans la tête de Géraldine quand elle est revenue d'un voyage au Bénin. Après d'intenses recherches sur l'alimentation mondiale. "J'ai découvert les insectes comestibles là-bas. J'ai pu les goûter. C'est vrai que la première fois on se demande un peu pourquoi manger des insectes. C'étaient des sauterelles, ça ressemble fort aux crevettes", confie-t-elle à Olivier Pierre. "L'idée est venue de là mais je ne voulais pas les amener à table sous leur forme entière, comme on peut les manger en Afrique ou en Asie. Je voulais l'intégrer dans l'alimentation de tous les jours et que ça devienne quelque chose de facile", ajoute la jeune femme.
Des insectes au menu d'un restaurant? Pas encore…
Le projet est soutenu par le chef d'un grand restaurant de Wierde, qui met à disposition son atelier de cuisine aux deux entrepreneuses. De là à proposer les pâtes aux insectes sur sa carte, il y a un pas encore délicat à franchir. "Il y a une barrière à passer, et ça c'est souvent le problème qu'elles rencontrent lorsqu'elles font découvrir leurs pâtes", explique Olivier Bourguignon, chef cuisinier. "C'est ce qui fait qu'à l'heure actuelle ça ne rentrerait pas dans mon restaurant", ajoute-t-il.
Les insectes: avantages nutritionnels et facilité de production
Convaincre, c'est aussi la tâche des deux femmes. Elles expliquent que l'insecte demande moins d'énergie pour le produire que le bétail, et présente beaucoup de qualités nutritionnelles. "On n'est pas deux farfelues, on s'oriente vers cette ressource parce qu'il y a de vrais avantages de nutrition et de préservation de l'environnement", explique Sophie Goffard. "Et puis c'est bon! C'est simple et il y a plein de gens qui en mangent dans le monde, donc pourquoi pas chez nous?", explique-t-elle.
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