Un vol direct à destination de Bagdad est parti de l'aéroport de Zaventem ce lundi vers 06h30. A son bord, une centaine d'Irakiens ayant accepté de rentrer volontairement dans leur pays, a indiqué la porte-parole du secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration Theo Francken (N-VA). "C'est la première fois qu'un vol est spécialement affrété pour des retours volontaires", a ajouté Katrien Jansseune.
Ce vol particulier, organisé à l'initiative de Fedasil et de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), répond à une demande massive d'Irakiens. "Il s'agit pour la plupart de demandeurs d'asile déboutés ou en cours de procédure", a précisé Géraldine d'Hoop, responsable de communication de l'OIM pour la Belgique. "Depuis le mois de septembre, ils ont été très nombreux à choisir de retourner volontairement, déçus par l'accueil ou parce qu'ils nourrissaient d'autres espoirs en Belgique", ajoute Katrien Jansseune. La campagne de dissuasion menée par Theo Francken a probablement aussi joué un rôle important dans leur décision.
"Je ne vais pas les arrêter"
"C’est clair que les Irakiens sont très déçus : ils pensaient qu’ils allaient recevoir des fortunes ici, que l’Europe était l’Eldorado, le pays du miel et du lait. Ils pensaient qu’ils allaient recevoir cash 3000 euros par mois, qu’ils allaient recevoir une voiture et que la famille allait être autorisée à les rejoindre de suite. Ce n’est pas la vérité. L’accueil est très basique. Pas de luxe. Et pour eux, ce n'est pas évident. Ils voient cela et sont déçus en se disant : "Ah c’est ça la Belgique ?" Alors ils veulent retourner. Il y a beaucoup d’intéressés qui veulent retourner vers Bagdad. Nous avons eu un flux énorme de migrants originaires de Bagdad pendant les mois de septembre et octobre. Des milliers d’Irakiens sont venus ici. On constate que plus de 1000 d’entre eux sont déjà retournés et qu’il y a encore beaucoup d’autres réfugiés intéressés de retourner à Bagdad. C’est la première fois qu’on affrète un charter avec une ONG. Il y a une grande demande, c’est une primeur européenne et je suis très content de cela. Si les gens veulent retourner, moi je ne vais pas les arrêter", a explique le ministre au micro de RTL-TVI ce matin.
Aide sociale en arrivant à Bagdad
Une fois arrivés à destination, les Irakiens sont pris en charge par les collaborateurs de l'OIM sur place, avec lesquels "nous entretenons beaucoup de contacts afin de faciliter la réintégration de ceux qui ont choisi de rentrer dans leur pays", explique Géraldine d'Hoop. "L'aide consiste à leur fournir un logement temporaire, une assistance à la recherche d'emploi, etc.", poursuit-elle.
Selon Fedasil et l'OIM, aucun autre vol spécialement affrété pour les retours volontaires n'est prévu prochainement. "Mais les retours via les lignes régulières se poursuivent", a conclu Katrien Jannseune.
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