L’été est propice à l’observation de la nature. Sur vos balcons, dans vos jardins, et même à l’intérieur de vos maisons, vous remarquez diverses espèces, et vous nous soumettez vos photos. Avec nos spécialistes, nous les identifions, et vous faisons découvrir toute la diversité de la faune avec laquelle nous cohabitons parfois sans même le savoir. Chaque vendredi, découvrez l'une des trouvailles des lecteurs de RTL Info.
Nous recevons beaucoup de photos d’insectes prises par nos lecteurs à la rédaction web. Vous identifiez parfois certains d’entre eux comme étant des moustiques tigre, en nous demandant s’il faut s’inquiéter. C’est le cas de Lavinia, d’Uccle en région bruxelloise, qui nous a envoyé la photo ci-dessus via le bouton orange Alertez-nous.
Aali, de Laeken, nous a aussi envoyé une photo. Son épouse a trouvé un insecte dont l’aspect lui a fait penser au fameux moustique tigre. Comme ils étaient en plein déménagement, ils ont craint qu’un tel insecte se soit échappé d’un carton de bananes qu’ils avaient récupéré pour transporter leurs affaires. "Nous l’avons écrasé, mais ma peur est qu’un autre moustique en sorte et se mette à piquer, surtout les enfants".
"Voici un moustique tigré qui semble loin d'être inoffensif... Heureusement que ma fenêtre était fermée...", nous envoie encore Ahmed en joignant la photo ci-dessous. "Voilà une heure que je pourchasse un moustique qui a fait de moi son repas... Je le tue enfin, et à ma grande surprise c'est un moustique tigre !", s’insurge Maureen, qui s’étonne de l’avoir trouvé à Etterbeek.
Qu’elle se rassure… Nous avons soumis sa photo, et les autres, à plusieurs entomologistes. Il n’est évidemment pas aisé d’identifier un insecte si petit sur base d’une photo dont la qualité ne permet pas toujours de voir tous les détails… Pas d’identification formelle donc, mais nous aurons une idée de ce dont il s’agit, et surtout, une certitude: aucun des insectes qui nous ont été soumis n’est un moustique tigre.
4 critères pour le reconnaître
Comme nous l’explique Thomas Bawin, biologiste au département Entomologie fonctionnelle et évolutive de la faculté de Gembloux, le moustique tigre, dont le nom latin est Aedes albopictus, se reconnaît selon quatre critères objectifs :
- C’est un moustique noir rayé de blanc
- Il présente une ligne longitudinale blanche centrée sur son thorax (la partie du corps faisant directement suite à la tête, portant les pattes et les ailes), qui est noir
- Il a des ailes noires sans taches
- Il a une taille inférieure à une pièce de 1 cent
Voici un exemple:
Une certitude: les insectes sur les photos envoyées à notre rédaction ne sont pas des moustiques tigre
Cette espèce est parfois confondue par le public avec des moustiques de chez nous, comme le Culiseta annulata, rayé de blanc, mais qui ne remplit pas l'ensemble de ces critères. Il est tout à fait commun en Belgique. "C'est par exemple le cas des photos d’Ahmed, d’Aali et de Lavinia, où l'on voit que les insectes sont bruns rayés blanc, ne possèdent pas de ligne longitudinale blanche sur le thorax, et/ou possèdent des taches sur leurs ailes transparentes", explique-t-il.
Pourrait-il s'implanter chez nous?
Le moustique tigre a été repéré pour la première fois en 2000. Ensuite, plus rien jusqu’en 2013, puis il y a eu des réapparitions ponctuelles (relire notre article précédemment publié). Elles étaient liées aux sites d’importations de marchandises, et notamment, de pneus, explique le biologiste: "Les pneus peuvent contenir de l’eau qui peut contenir des œufs et/ou des larves de ce moustique, c’est là qu’on les a retrouvés pour l’instant en Belgique".
Aali, comme beaucoup d'autres, s’inquiète des conséquences sanitaires de l’arrivée d’une telle espèce. En effet, le moustique tigre est vecteur de la dengue, du Chikungunya et de la fièvre jaune. Il n’est pas exclu non plus qu’il puisse transmettre le virus Zika, même si cela n’a pas encore été clairement établi scientifiquement.
Faut-il s’inquiéter ? Pas outre mesure… Tout d’abord vous l’aurez compris, le moustique tigre n’est pas établi en Belgique. Si un individu arrivait chez nous, il ne devrait pas pouvoir se développer: "Il pourrait se reproduire, mais arrivé à l’hiver, il ne va pas survire à des températures inférieures à zéro".
De plus, pour éviter sa propagation dans notre pays, une gestion sanitaire a été mise en place, avec une surveillance des sites d’importation et de leurs points d’eau. Un traitement à l’insecticide peut aussi être effectué si nécessaire.
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