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Vous avez observé ces papillons partout ces derniers jours (photos): comment expliquer leur présence à cette époque-ci?

Vous avez observé ces papillons partout ces derniers jours (photos): comment expliquer leur présence à cette époque-ci?
Photo prise à Wemmel par Jacqueline
 
 

On les observe par dizaines: les papillons sont de sortie en cette fin de mois de septembre. Si leur présence peut paraître surprenante en cette période, elle n'a rien d'exceptionnel. Nous faisons le point avec un spécialiste.

"Moment suspendu avec la présence dans notre jardin d’un couple de papillons paons du jour", telle est la prose envoyée par Mario ce dimanche, depuis Wauthier-Braine, dans le Brabant wallon. Et il n’est pas le seul à en avoir observé… Beaucoup de personnes autour de nous s’étonnent de voir autant de papillons en cette période. Ils s’observent par dizaines, dans les jardins de tout le pays. En témoigne également la page Facebook de Natagora, l'association de protection de la nature, sur laquelle un utilisateur a posté une photo d’une prairie fleurie, avec, dans le cadre, pas moins de 6 spécimens.


Pic d'observations

Le paon du jour est une espèce commune. On en trouve partout en Belgique, dans toutes les provinces. Les conditions climatiques clémentes de cette fin d’été ont-elles influencé sa présence en nombre à cette période ? Selon Patrick Lighezollo, spécialiste des papillons auprès de Natagora, l’ensoleillement et la chaleur ont en effet permis une bonne qualité de reproduction, et on peut clairement parler d’un pic d’observations de nymphalidés en ce moment.

Mais la forte présence de papillons n’a toutefois rien d’exceptionnel: "Pas mal de personnes observent maintenant les papillons, chose qui n’était pas le cas par le passé, mais suite aux campagnes de sensibilisation, les gens sont plus attentifs, et aménagent par exemple des plates-bandes fleuries dans leurs jardins", estime le spécialiste. La période de vol habituelle va généralement de la mi-mars à la mi-octobre.


Photo envoyée par Jacqueline (Wemmel)


A la recherche de certaines plantes en fin de saison

En matière de végétaux, le paon du jour, ce magnifique papillon couleur brique, a ses petites préférences. "L’aster est fort apprécié apparemment !", commente Mireille sur la page Facebook de Natagora, photo à l’appui. "En fin de saison, il y a un déficit de plantes à fleurs qui ont du nectar et qui sont attractives pour les papillons. Parmi les plantes très visitées dans les jardins, il y a effectivement les asters". Dans la nature, c’est autour de la succise des prés que vous verrez virevolter cette espèce. 


Des grands yeux... pour mieux te faire peur

Et il faut dire qu’il ne passe pas inaperçu le paon du jour, avec ses couleurs vives… De plus, il présente 4 grandes ocelles sur ses ailes, des tâches arrondies à la fonction bien spécifique de "leurre": "Un oiseau, qui est un prédateur éventuel, pourrait être impressionné parce qu’on peut y voir des yeux".


Photo envoyée par Mario (Wauthier-Braine)


Il va se trouver un abri pour l'hiver

Cette espèce ne se met pas en couple à cette saison, comme le laisse penser la photo de Mario ci-dessus, puisque l’imago – le stade ultime du développement du papillon – ne se reproduira plus avant le printemps. Le paon du jour va désormais passer l’hiver au stade adulte. "Il va, tout comme la petite tortue, trouver une cave, une grange ou un grenier où passer l’hiver, puis au printemps, mâles et femelles vont se rechercher et s’accoupler". Le vulcain, lui aussi beaucoup observé en ce moment, va quant à lui entamer sa migration vers le sud. Quelques spécimens vont toutefois tenter de passer l’hiver dans nos contrées.


Le vulcain observé à Forest (image d'archive)


Le Paon du jour - Photo envoyée par Jacqueline (Wemmel)


Des chenilles à petit picots qui aiment... les orties

La prochaine émergence des paons du jour aura donc lieu dès la mi-mars 2017, durant les plus belles journées de printemps. Si vous avez la chance d’avoir un petit coin de nature chez vous, et que vous souhaitez pouvoir en observer, aménagez un petit massif d’orties, conseille Patrick Lighezzolo: "Vous pourrez avoir des dizaines de chenilles qui vont manger cette plante-là, mais qui ne vont jamais aller vers les plantes nourricières". Pas de menace pour le potager, donc. Pas de menace non plus pour l’homme. Ses petits picots ne sont pas urticants, comme le craignait Kevin, qui nous avait envoyé cette photo via le bouton orange Alertez-nous en août dernier.




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