C'est le scandale qui fait grand bruit, la fraude dont est suspecté le groupe Volkswagen qui aurait triché aux tests antipollution. Une fraude qui ne se limiterait pas à un seul constructeur d'après le patron d'une société liégeoise, qui refuse toutefois de citer des noms. Yves Toussaint ajoute que les contrôles des normes antipollution comme le souhaiterait le ministre wallon de l'Environnement sont techniquement impossibles.
Après avoir rentré ses données sur internet, voici le courrier électronique reçu par un client de l’importateur belge de Volkswagen:
"Sur la base des numéros de châssis, nous constatons aujourd’hui que votre véhicule est équipé de ce logiciel non conforme. Nous regrettons sincèrement cette situation". Voilà pour le cas VW en Belgique."
Une fraude plus vaste
Mais le débat continue. Yves Toussaint est spécialisé dans la motorisation propre. Il collabore avec de nombreux constructeurs. Pour lui, la fraude dépasse le seul cas Volkswagen: "La fraude ne s’étend probablement pas qu’aux moteurs diesel et à Volkswagen. C’est bien plus large. L’acharnement actuel est inapproprié. On aura plusieurs cas de fraudes qui seront avérés à l’avenir concernant des moteurs d’autres marques Volkswagen, des moteurs essence et diesel. C’est de manière plus générale que cette fraude s’établit."
> BMW, Opel, Mercedes et Citroën également soupçonnés: voici comment les constructeurs trompent les contrôles pour vendre des diesels "5 fois plus polluants"
"Nous n’avons pas ici, en Belgique, la capacité de tester quoi que ce soit"
Yves Toussaint, directeur de Green Propulsion, a constaté que des véhicules étaient programmés pour détecter qu’elles allaient passer un test et réagissaient de manière plus optimale. Au niveau des pouvoirs publics, Carlo Di Antonio, le ministre wallon de l’Environnement, veut mettre en place des contrôles sur une centaine de voitures prises au hasard. Mais les résultats, seront-ils crédibles ? "Pour mettre en évidence une fraude, il faut bien évidemment disposer du matériel d’essai approprié. Sans ce matériel impossible d’aboutir à quoi que ce soit d’intéressant. La Belgique malheureusement ne s’est pas dotée du matériel d’essai de type européen, c’est à déplorer. En attendant, nous n’avons pas ici, en Belgique, la capacité de tester quoi que ce soit", ajoute Yves Toussaint.
Contacté, le cabinet du ministre Di Antoni a précisé à notre journaliste Benjamin Samyn que les résultats ne seront pas scientifiques, mais qu’ils donneront une idée de la situation. Quant à Yves Toussaint, il est tenu pas des accords de confidentialité avec les constructeurs.
Vos commentaires