Après le Conseil national de sécurité de ce mercredi 6 mai, de nombreuses personnes se sentent lésées. Ce sont les oubliés du déconfinement. Parmi eux, les propriétaires de résidences secondaires. Ils pensaient pouvoir retourner dans leurs propriétés dès le 18 mai, mais la décision a été reportée.
Nous vous parlions des marchands ambulants qui se sentent lésés par les décisions du Conseil national de sécurité de ce mercredi 6 mai. Ce ne sont pas les seuls à attendre de nouvelles mesures favorables, puisque les propriétaires de résidences secondaires réclament eux aussi une date précise à laquelle ils pourront décider de se confiner dans leur deuxième habitation.
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La date d'autorisation initialement prévue était le 18 mai, mais cette date a visiblement été reportée. Isabelle Gilson est propriétaire d'une caravane à Oteppe, du côté des Ardennes. Elle ne comprend pas la décision du gouvernement, d'autan plus qu'elle paye un prêt pour sa caravane, ainsi qu'un emplacement de camping, sans pouvoir en profiter. "Qu'on soit confiné chez soi ou à la caravane, c'est la même chose", raconte Isabelle. "On est tous d'accord d'y aller avec des masques, des gants, et toutes les protections nécessaires."
Quand, alors ?
Erika Vlieghe, infectiologue et présidente du groupe d'experts chargés de préparer le déconfinement, met en lumière le fait qu'il y ait d'autres priorités pour l'instant. "Dans une telle crise, nous sommes tous des individus avec des besoins et désirs individuels, mais c'est le collectif qui prime", explique l'infectiologue sur le plateau de C'est pas Tous les Jours Dimanche. "Rouvrir l'accès aux secondes résidences, c'est augmenter le nombre de personnes qui transitent, et donc le nombre de personnes qui peuvent transporter le virus. C'est ennuyant pour nous tous, mais si on ouvre quelque chose, il faut être prêt à le faire dans les bonnes conditions."
Côté politique, c'est le même son de cloche : Denis Ducarme, ministre fédéral des classes moyennes et des indépendants, pointe également un danger pour les hôpitaux du pays, qui risqueraient alors la saturation. "Aujourd'hui, on pourrait exprimer que la population belge est répartie équitablement sur le territoire", affirme le ministre. "Mais si on constate des mouvements de la population à la côte ou encore dans les Ardennes, et que les hôpitaux sont à nouveau pris d'assaut, que va-t-il se passer ?"
L'accès aux résidences secondaires n'est en tout cas pas prêt d'être à nouveau autorisé, comme le laisse entendre Erika Vlieghe. "Nous voyons l'expérience d'autres pays qui ont vécu une seconde vague du virus, comme le japon, à cause d'un trafic interne dans le pays ouvert trop tôt", expose l'experte. "Toutes mes excuses pour les propriétaires de résidences secondaires, mais il faudra faire ça étapes par étapes. Vous allez être fâchés encore contre nous, ok, mais c'est de ma responsabilité d'avoir une vision globale."
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