Après le Conseil national de sécurité de ce mercredi 6 mai, de nombreuses personnes se sentent lésées. Ce sont les oubliés du déconfinement. Parmi eux, les vendeurs ambulants et maraîchers : les marchés n'ont toujours pas obtenu de date de réouverture.
Les phases de déconfinement s'enchaînent en Belgique : après les merceries et les usines le 4 mai, ce sont désormais les magasins non-essentiels et centres commerciaux qui s'apprêtent à rouvrir leurs portes dès demain, 11 mai. Et parmi tout ce beau monde, il n'est nulle part question des marchés : ceux-ci resteront fermés jusqu'à nouvel ordre.
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Une décision que de nombreux citoyens ont du mal à saisir. Léonard Bonami est particulièrement dans l'incompréhension face à cette décision. Il est le président de la Fédération Nationale des Commerçants Ambulants. "Nous n'avons pas été consultés pour essayer de trouver des solutions", déplore-t-il sur le plateau de C'est pas Tous les Jours dimanche. "C'est seulement maintenant que je me rends compte que Comeos (La fédération du commerce et des services), par contre, a été consulté. La Première ministre a demandé à la population de se réunir en famille à l'extérieur, par exemple. Donc je ne comprends pas pourquoi se réunir dans une galerie commerçante est moins dangereux que de se réunir dans un marché à l'extérieur. Nous aurions évidemment les mêmes mesures de sécurité : nous en sommes tout à fait capables sur nos marchés."
La Fédération propose de rouvrir les marchés au plus vite en limitant le nombre de marchands présents. Parmi les autres marchands ambulants, il y a aussi les glaciers. Eux aussi sont perdus et ne savent pas s'ils peuvent reprendre leurs activités ambulantes. Certains bourgmestres refusent que les glaciers sillonnent leurs communes.
"Il faut déconfiner petit à petit"
Ces marchands ambulants sont en quête de réponses. Erika Vlieghe, infectiologue et présidente du groupe d'experts chargés de préparer le déconfinement, était présente sur le plateau pour tenter d'éclairer ces professionnels qui se sentent lésés. "Ma responsabilité est d'être la porte-parole d'un groupe qui prend des décisions neutres, sans vouloir favoriser une partie ou l'autre", assure l'experte. "Nous tentons de donner un guide prudent."
Alors pourquoi les centres commerciaux, souvent bondés, peuvent-ils rouvrir, alors que les marchés, qui accueillent moins de monde, ne peuvent pas le faire ? "Il faut déconfiner petit à petit", rappelle Erika Vlieghe. "D'abord, les magasins rouvrent demain, mais on ne sait pas ce que ça va donner. Ça m'inquiète, et ça reste à voir. Ensuite, les marchés font partie d'un monde assez hétérogène : il y a de très petits marchés, de très grands marchés. Ce sont des lieux très différents."
Si on dit que l'on peut rouvrir, cela veut dire que chacun a pris les mesures nécessaires pour rouvrir
Le choix d'ouvrir les marchés ou les grands magasins était donc un dilemme : il a fallu choisir entre l'un ou l'autre. Finalement, le monde politique a dû prendre une décision. "Ce n'était pas le moment d'ouvrir les marchés, en même temps que les autres magasins", précise Denis Ducarme, ministre fédéral des classes moyennes et des indépendants, présent lors du Conseil national de Sécurité. "Je souhaitais que les marchés ambulants rouvrent, mais cela veut dire que chacun prend sa responsabilité : si on dit que l'on peut rouvrir, cela veut dire que chacun a pris les mesures nécessaires pour rouvrir."
Il confirme également qu'un marché n'est pas un autre, que certains marchés sont très grands alors que d'autres n'accueillent finalement que très peu de monde. enfin, nouvelle positive, le ministre affirme vouloir prendre "une décision de compromis avec les marchands ambulants rapidement".
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