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"Notre Etat coûte cher et donne un service moyen": le déficit belge continue de se creuser, la sortie de route est-elle évitable?

 
 

Les négociations se poursuivent pour tenter de former un gouvernement. 105 jours après les élections, la situation semble particulièrement compliquée. Car le déficit se creuse et rejoindre un gouvernement dans un pays au bord de la faillite peut être un pari risqué. Les deux informateurs royaux ont déjà prévenu les différents partis qu'ils consultent dans l'optique d'arriver à former un exécutif fédéral que les perspectives budgétaires étaient sombres.

Le déficit structurel, qui sert d'indicateur de la "santé" du budget devrait être de 11,38 milliards d'euros en 2024. Dans ces conditions, les objectifs que le gouvernement Michel avait transmis à l'Union européenne semblent impossibles à atteindre. Cela impliquerait des économies de 8 milliards dans le cadre du budget 2020. 

Sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, l'heure est au débat. Sophie Wilmès, ministre du Budget (MR) tient à rappeler les mesures mises en place par le gouvernement Michel. "Je rappelle que ce gouvernement a créé 251.000 emplois. Le pouvoir d’achat a été augmenté. Pour parler de l’avenir, il faut sortir des ces postures pré-électorales, c’est fondamental. Nous devons être des hommes et des femmes responsables capables de trouver le chemin ensemble", insiste la ministre. Avant d'ajouter : "De manière inhérente, il y a des postes qui explosent. Aujourd’hui, l’enveloppe réservée à la pension est de 49 milliards. En 2024, ce sera 60 milliards. C’est le résultat de politiques depuis plus de 20 ans puisque la question du coût du vieillissement de la population a été adressée bien avant et personne n'a osé prendre les choses en main".


"Moins de fonctionnaires pour une meilleure gestion"

La ministre du Budget encourage "les dynamiques positives". "Il y a toute la dynamique de soutien à l'économie, la création d'emplois qui elle-même apporte de la richesse", indique-t-elle. 

De son côté, Christian Leysen, député Open VLD, membre de la Commission des Finances et du Budget, propose une diminution du nombre de fonctionnaires pour une gestion "efficace" de l'Etat. "On a un Etat qui coûte cher et qui donne un service plutôt moyen. Il faut faire un plan à long terme pour faire un Etat géré plus efficacement. L’Etat fédéral encaisse et donne plus d’argent qu’il reçoit chaque année. Il faut des mesures structurelles, gérer avec moins de gens pour faire un service convenable", affirme-t-il. 

Georges Gilkinet, chef de groupe Ecolo-Groen à la Chambre rappelle la responsabilité de l'Etat quant à ce déficit budgétaire. "Le tax-shift est bien sympathique mais il n’est pas financé", lâche-t-il. Selon lui, afin de retrouver un certain équilibre, le nouveau gouvernement doit se fixer deux priorités: un débat avec la Commission européenne et une lutte efficace contre la fraude fiscale. "J’entendais cette semaine un des plus hauts magistrats en Belgique dire 'nous ne disposons pas assez de moyens pour récupérer ces milliards qui nous manquent'. Les temps sont difficiles, la situation est délicate mais il faut retrouver des marges pour agir pour demain", a insisté le chef de groupe Ecolo-Groen.


Vers une 7e réforme de l'Etat?

Pour atteindre ces objectifs, une 7e réforme de l'Etat est-elle essentielle? Le but serait de doter la Flandre de compétences supplémentaires. Que pensent les partis de cette éventuelle nouvelle réforme? Y sont-ils favorables? 

Du côté du PS, cette réflexion ne semble pas être une priorité. "Aujourd’hui, ce qui préoccupent nos citoyens c’est améliorer leur pouvoir d’achat, leurs conditions de vie et lutter contre le dérèglement climatique. Il faut faire en sorte que notre pays soit plus agréable à vivre", indique Jean-Claude Marcourt, vice-Président du Gouvernement wallon. 

Siegfried Bracke, ancien Président de la Chambre (N-VA), insiste sur le fait qu'il y a d'abord l'urgence du budget. "Il nous faut des économies et hélas probablement aussi des nouvelles taxes. Comme l’a dit M.Leysen, il nous faudra une réforme d’Etat qui est beaucoup plus qu’une simple réforme institutionnelle. Il y a un lien entre cette large réforme et le budget. On vit dans un Etat qui est beaucoup trop cher comparé par exemple aux Pays-Bas. Il s’agit de 15 à 16 milliards chaque année", remarque-t-il. 

"Il faut le faire de manière réfléchie. Il faut mettre les compétences là où elles doivent se trouver. Si c’est au niveau flamand, c’est au niveau flamand. Si c’est fédéral, c’est au niveau fédéral. Je suis d’accord avec M. Bracke sur le fait que si l’on fait ce travail, le problème budgétaire se résoudra beaucoup plus vite", réplique Sammy Mahdi, président des Jeunes CD&V.


 

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