Vendredi dernier, Roger Borlez, un gilet jaune de la région liégeoise, a perdu la vie sous les yeux de son épouse. Le chauffeur néerlandais qui l’a percuté avec son camion prétend ne pas s'être rendu compte qu'il avait porté atteinte à la vie d'autrui. Inculpé, il a depuis été libéré sous conditions.
Aujourd'hui, Richard Wagemans, l’avocat du chauffeur néerlandais, explique que son client aurait été victime d’une véritable "attaque commando" et n’aurait rien à se reprocher. Selon lui, le chauffeur n’aurait rien compris à ce qui lui arrivait.
"Je ne défends pas un gilet jaune"
De son côté, Renaud Molders-Pierre, l'avocat des enfants de Roger Borlez, était sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche. Il a tout d'abord tenu à lancer un appel au calme: "Je ne défends pas un gilet jaune, je défends les enfants d’une personne qui a été tuée dans un cadre, qui est certes un cadre où il y a une manifestation, mais je pense que c’est très important de ne pas faire de monsieur Borlez un symbole ou un martyr".
"Ils ont foncé sur le camion, le chauffeur s’est enfermé dans sa cabine"
Dans une interview donnée à RTL Nieuws, diffusée dans l’émission C’est pas tous les jours dimanche, l'avocat du chauffeur néerlandais explique: "Tout à coup, il y a eu 10 à 20 gilets jaunes, comme on les appelle, mais il n’a vu aucun de ces gilets jaunes. C’étaient des personnes avec des pantalons de camouflage et des pulls noirs. Ils ont foncé sur le camion, le chauffeur s’est enfermé dans sa cabine. Les gilets jaunes se sont mis à frapper de tous les côtés. Ils ont brisé la vitre droite. Quant au pare-brise, juste devant son visage, ils y ont fait un trou comme ça", dit l’avocat, mettant ses mains de part et d’autre de son visage pour montrer la taille du trou. "Le chauffeur était en panique totale, il a avancé très lentement, il n’a absolument rien remarqué, absolument rien senti, rien", ajoute-t-il.
"Il avait un gilet jaune, et le premier but de ce gilet, c’est d’être vu"
Maître Renaud Molders-Pierre déclare: "Monsieur Borlez, il n’avait pas un treillis, il n’avait pas une cagoule, il n’était pas armé. Il avait un gilet jaune, et le premier but de ce gilet, c’est d’être vu. Donc dire qu’on ne l’a pas vu, qu’on a roulé et que c’est un accident, ça ne tient pas la route. Dire aussi qu’on s’est senti agressé parce qu’il y avait des gens cagoulés, il faut faire un peu la nuance".
Il ajoute: "On est presque en train de vous dire, vous devez comprendre ce camionneur qui était mis sous pression, et parce qu’il est mis sous pression, on pourrait expliquer ou comprendre qu’avec son camion de plusieurs tonnes, il décide de rouler vers des piétons. Je note, à l’heure actuelle, que la qualification qui est retenue, qui est une qualification provisoire, c’est une qualification d’acte volontaire".
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