Alors que la discussion autour du permis à points revient sur la table dans notre pays, un récent sondage de l'Institut VIAS montre que les Wallons conduisent plus souvent que les Flamands sous l'influence de l'alcool. Ils provoqueraient même plus d’accidents dans cette situation. Comment l’expliquer ? Le permis à points pourra-t-il avoir une influence sur le comportement des conducteurs ? Comment pourrait fonctionner ce permis à points ? Est-ce suffisant ? Comment encourager les conducteurs à choisir : boire ou conduire ?
Le Wallon boit, la Wallonie meurt : 38 accidents dûs à l'alcool ont lieu pour 100.000 habitants du côté francophone du pays. Le Wallon boit plus et pourtant, ce sont bien deux partis wallons qui viennent de recaler l'instauration du permis à points dans notre pays, alors que tous les partis flamands sont pour. Le mois dernier, 24% des Wallons admettaient prendre le volant en ayant consommé de l'alcool.
Pour un intervenant anonyme, les transports en commun sont l'un des problèmes. "Il n'y en a pas qui permettent de sortir tard le soir, c'est problématique. Les taxis, c'est cher également. Puis, c'est un confort de pouvoir reprendre sa voiture, et de ne pas la laisser sur place par exemple".
Retrait de permis plus rapide ?
Georges Gilkinet, ministre de la Mobilité wallon, était sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche : il souhaite notamment que le retrait de permis arrive plus vite qu'aujourd'hui. Il souhaite qu'il soit permis après 1,2g d'alcool dans le sang, soit 8 verres de bière consécutifs. "Nous devons agir, c'est une responsabilité, la Wallonie est loin d'être la meilleure en Europe sur ce point-là".
Si la réforme proposée par le Ministre est validée, il y aura donc un retrait de permis dès la détection de 1,2g d'alcool dans le sang. "Pour quelques semaines, dans un premier temps. Et puis on travaillera sur des formations, de la sensibilisation, car on se met soi-même en danger, mais aussi les autres usagers".
Pourquoi cette différence Flandre/Wallonie ? Il y a plusieurs raisons pour Benoit Godart, porte-parole de VIAS. "On est un peu plus méditerranéen dans notre état d'esprit, beaucoup de Wallons essaient d'éviter les contrôles d'alcoolémie, deux fois et demie plus que les Flamands en tout cas", explique-t-il. "Et enfin, le risque de se faire contrôler est plus élevé en Flandre notamment".
Pour François Bellot, député Wallon et ancien Ministre de la Mobilité, le permis à point n'est pas la solution. "Le problème, c'est une question de contrôle. La récidive est sanctionné mais le problème, c'est que pour l'alcool, c'est qu'on est pas assez contrôlé. 90% des PVs dressés sont pour la vitesse, seulement 10% pour tout le reste".
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