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Policiers agressés, Luc Hennart confirme ses propos: "En terme de formation et d'expérience, il y a un réel problème"

 
 

Invités sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, Luc Hennart, Président honoraire du tribunal de première instance de Bruxelles, et Thierry Belin, Secrétaire général du syndicat de police (SNPS), ont pu revenir sur la polémique de la semaine concernant les violences envers les policiers. L'occasion pour Luc Hennart de confirmer ses propos, ce qui n'a pas plus au représentant du syndicat de police.

Depuis le début de la pandémie, la violence contre les policiers aurait augmenté, notamment lors des contrôles d'attroupements et de port du masque. De nombreux agents sortent du silence pour dénoncer cette agressivité et ce qu’ils ressentent comme une "impunité". Selon le syndicat SLFP, 33% des plaintes introduites par des agents pour coups et blessures seraient classées sans suite, alors que seulement 14% des plaintes de même nature touchant des citoyens lambda subissent la même issue.

Dimanche dernier, une policière agressée à Saint-Josse suite à un contrôle covid a témoigné sur RTL INFO. Elle déplorait que son agresseur, sans papier, ait été remis en liberté quelques heures après son interpellation, avec un simple ordre de quitter le territoire.

Interrogé sur le plateau du RTL INFO 19h, Luc Hennart, président honoraire du tribunal de première instance de Bruxelles, a estimé que "les processus d'engagement et de formation des policiers" étaient trop rapides. Il a aussi défendu ces libérations, ajoutant que cette violence venait des mauvaises formations des policiers. 

Des propos qui ont fait bondir les représentants syndicaux. Certains policiers font-ils preuve d’un manque de professionnalisme ? La formation des policiers est-elle à revoir ? Thierry Belin et Luc Hennart étaient invités sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche pour tenter d'y répondre et s'expliquer. 

Des policiers mis trop tôt sur le terrain?

Luc Hennart a profité de sa présence sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche pour confirmer ses propos: "En terme de formation et d'expérience, il y a un réel problème. Les jeunes policiers sont envoyés, à mon sens, trop vite sur le terrain avec toutes les difficultés que cela comporte. Je crois que de manière générale, il y a un problème."

Il y a beaucoup de jeunes policiers qui attendent une meilleure formation, plus longue qui leur permettrait de mieux réagir aux situations sur le terrain!

Avant d'ajouter: "Je souhaite tout de même signaler que j'ai eu énormément de messages depuis ma déclaration, me disant que j'avais raison. Il y a beaucoup de jeunes policiers qui attendent une meilleure formation, plus longue et qui leur permettrait de mieux réagir aux situations difficiles auxquelles ils sont confrontés."

Luc Hennart dénonce ce qui semble être un problème de fond: les policiers sont-ils envoyés trop tôt et mal formés sur le terrain? 

Thierry Belin semble en désaccord total avec ces déclarations et il n'hésite pas à le faire savoir: "Je l'ai mauvaise pour mes collègues policiers puisque ces propos sont mensongers et tout à fait scandaleux! Ils ont pour effet immédiat de cautionner des actes de violence envers les policiers et de dire que c'est de leur faute: ils sont mal formés et manquent d'expérience." 

Il (Luc Hennart) a attribué toute la responsabilité des actes de violence aux policiers, il insulte toute la profession!

"Les procureurs généraux reconnaissent qu'il y a au minimum un tiers des faits de violence commis contre les policiers qui sont classés sans suite, c'est totalement inacceptable!", s'indigne-t-il. "Il (Luc Hennart) a attribué toute la responsabilité des actes de violence aux policiers, il insulte toute la profession! C'est scandaleux et indigne de son rang", poursuit le secrétaire général du syndicat national de police, allant même jusqu'à dire que le Président honoraire du tribunal de première instance de Bruxelles s'est comporté "comme le dernier des paltoquet". 

Je suis atterré (...) ses propos sont insultants et ne correspondent pas a la réalité

Luc Hennart n'hésite pas à se défendre face au représentant du syndicat de police qui est plus que remonté: "Quand j'entend ce que ce Monsieur dit, et bien je suis atterré. Ses propos sont insultants et ne correspondent pas a la réalité. Il est en train, au travers de ce qu'il dit, d'accentuer un sentiment anti-police que moi je ne préconise pas. Il faut qu'il lise correctement mes propos! Et quand il fait de la désinformation si outrancière, et bien je dis que nous nous trouvons face a une situation extrêmement dangereuse!"

Puis d'ajouter, "J'ai beaucoup fréquenté de policiers au cours de ma carrière et j'éprouve un grand respect pour eux mais il faut remettre les choses à leurs places: quand on nous dit qu'aujourd'hui la magistrature ne soutient pas les policiers, c'est faux! Les parquets, notamment celui de Bruxelles, classent plus de 60% des affaires au sein de leurs services!"

"La police fait son travail et c'est au parquet de décider des opportunités de poursuite. Ce rôle est fondamental! Et contrairement à ce que Monsieur dit, je suis depuis 9 ans en procédure accélérée, et le nombre d'affaires pour violence envers des policiers qui ont été poursuivies et que j'ai jugées, constituent un démenti formel de ce que ce Monsieur prétend"

Une réforme attendue?

Selon Thierry Belin, le Ministre de la Justice va réformer la circulaire qui gère les violences contre les policiers: "Les procureurs vont garder toute leur autonomie, ils ne pourront juste plus classer sans suite automatiquement! Le système était scandaleux: pour qu'un procureur soit obligé de poursuivre les agresseurs, il fallait que le policier est 4 mois d'ITT. Ce qui est énorme! Et ça, ce sera terminé et c'est excellent", conclut-il. 

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