Depuis ce samedi, l'obligation du port du masque est étendue aux enfants à partir de l'âge de 6 ans. Cela signifie qu'en classe aussi, ils devront s'affubler d'une protection buccale dès lundi sauf une fois assis, "étant entendu que les consignes d'aération" sont respectées, lit-on dans la circulaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Les décisions prises vendredi par le Comité de concertation ont été détaillées dans une circulaire émanant de la ministre de l'Éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles, Caroline Désir. On y apprend que les enfants fréquentant l'école primaire (grosso modo âgés de 6 à 12 ans) pourront enlever leur masque en classe une fois assis, si les locaux respectent les consignes d'aération.
Cette mesure ne plaît pas à tous les parents. Céline, mère de famille, a lancé une pétition contre le masque à l'école. "En tant que mère de famille, j'ai voulu agir à mon niveau". Elle explique que, jusqu'à présent, elle a essayé de respecter toutes les mesures depuis mars 2020 en tant qu'adulte responsable, afin d'éviter qu'on touche aux enfants.
"Là, on observe un ras-le-bol général d'une population impuissante. Je pense que c'était la mesure de trop". Céline a une fille de 6 ans. Elle est donc concernée par cette décision. Elle mettra le masque à son enfant, car "elle ne peut pas aller à l'encontre de cette mesure".
Céline dit savoir que sa pétition ne changera sans doute pas les choses concernant le port du masque. "Mais si on pouvait réévaluer la situation, ça serait déjà un grand pas", selon la mère de famille.
"Une radicalisation de certains parents"
De son côté, Perry Binard, directeur de l'école Sainte-Marie à Namur, a peur que de nombreux enfants viennent sans masque. "On remarque, en tant que direction d'école, qu'on est entre le marteau et l'enclume. On assiste à une radicalisation de certains parents. On voit des pétitions", dit-il dans C'est pas tous les jours dimanche.
"Que fait-on si des enfants se présentent sans masque ?", a demandé le directeur d'école à Caroline Désir, ministre de l’Éducation à la Fédération Wallonie-Bruxelles, présente sur le plateau de l'émission.
La ministre demande aux parents de ne pas reporter leur colère contre les directions et les enseignants. "Ils n'ont pas choisi cette mesure. Ils doivent l'exécuter loyalement comme moi. Donc s'il vous plaît, essayez de faire descendre cette pression d'un cran", a-t-elle débuté.
"J'appelle évidemment au dialogue et à ce que les directions et les enseignants expliquent aux parents qu'on ne va pas maltraiter leurs enfants, qu'on va les accompagner là-dedans. Les enfants ne doivent pas être au centre de disputes entre adultes".
Elle précise que "la culture du masque" ne va pas se faire du jour au lendemain... "Appliquons cette mesure de manière sereine. J'encourage les parents à respecter les règles. S'ils veulent les contester, il y a des moyens démocratiques de le faire". Caroline Désir explique que des moments de pause sont prévus lorsque les enfants sont assis en classe.
"C'est difficile pour un enfant de porter un masque toute la journée. S'il étouffe, on ne va pas le laisser s'etouffer. Je crois que tout le monde peut comprendre ceci. Les enseignants savent maintenant qu'il faut régulièrement aérer les classes, ils vont avoir des moments de pause à l'extérieur aussi à la récréation".
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