Le prix du gaz a triplé en trois mois et celui de l'électricité monte aussi depuis un an. Mais un autre problème se pose pour cet hiver: risque-t-on de manquer de gaz ou d'électricité ? Le sujet était débattu sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche.
Il y a quelques jours, Damien Ernst, professeur en électromécanique à l'ULG, expliquait dans le RTL INFO: "On peut craindre que, si on a un hiver froid en Europe, on va tout simplement manquer de gaz. Manquer de gaz, ça va bien entendu se traduire par des prix très élevés, mais aussi, à un moment donné, par des gens qui auront des difficultés à se chauffer ou des industries qui devront fermer".
Invité sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, Samuel Cogolati, député fédéral Ecolo, a expliqué que la Belgique ne courrait pas un risque de pénurie. "Nous avons des réserves stratégiques, notamment souterraines pour pouvoir faire face à cette demande durant l'hiver", a-t-il expliqué. Selon lui, il faut tout de même rester prudent. "Il faut pouvoir investir dans notre pays et notre autonomie, investir dans le renouvelable et investir dans la rénovation de notre bâtiment. Nous savons que nous avons des passoires énergétiques, notamment en Wallonie. L'objectif du ministre Philippe Henry (ministre wallon du climat) est de passer d'un PEB pour l'ensemble du bâti classé à F en Wallonie à un PEB A d'ici 2050. Cela crée des emplois, c'est bon pour le climat, pour la facture et pour la nature. C'est clair qu'aujourd'hui, il faut investir dans notre autonomie stratégique via l'énergie plus verte et plus abordable."
Protéger les ménages fragiles
Ce qu'il craint par-dessus tout, c'est l'augmentation des prix, qui pourrait surtout impacter les ménages les plus fragiles. "Nous voyons déjà aujourd'hui un ménage sur cinq en Belgique qui n'arrive pas à boucler les fins de mois. Ces personnes doivent être aidées de manière ciblée et sélective avec un tarif social qui est trois fois moins cher que le tarif en vigueur aujourd'hui dans la plupart des contrats commerciaux."
Un avis que partage Marie-Christine Marghem, députée fédérale MR, également présente sur le plateau. Selon elle, l'offre de gaz est également insuffisante par rapport à la demande "étant donné que les prix sont élevés et que c'est un marché libre". "C'est lié à la relance. Mais les marchés anticipent l'inflation et donc l'indexation des prix va se répercuter sur les factures des consommateurs partout dans le monde et ici aussi. Cela va entrainer un cercle vicieux avec les salaires qui vont être indexés et l'énergie a un impact sur toute la société, sur les entreprises aussi."
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