"La majorité a la ferme intention de reconnaître le génocide arménien", a martelé dimanche le chef de groupe MR à la Chambre, Denis Ducarme, sur le plateau de Controverse, dimanche en début d'après-midi.
Une proposition de résolution sera déposée "sous peu" au parlement à ce sujet. Pourtant, la première version envoyée par la N-VA, si elle évoque ce génocide, porte sur la commémoration de celui-ci et ne parle pas explicitement de reconnaissance ou ne demande pas au gouvernement belge de le reconnaître. Il s'agit d'un "brouillon", a tranché le chef de groupe libéral.
Le MR et le cdH se renvoient la balle
Si tous les partis reconnaissent le génocide arménien, la controverse fait rage depuis plus d'un mois dans les rangs francophones à propos de l'attitude que doivent observer les élus de la communauté turque. La polémique ne s'est pas apaisée sur les plateaux de télévision. Le MR a accusé le cdH "d'avoir fait entrer le communautarisme au parlement bruxellois" en 2009, quand la députée Mahinur Ozdemir, depuis lors exclue, a prêté serment voilée. "Ce qui s'est passé au cdH était prévisible", a accusé M. Ducarme.
Le cdH, dans l'opposition, a renvoyé au MR son ambiguïté sur la question. Interrogé à la Chambre le 23 avril, le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders (MR), avait expliqué qu'il ne paraissait pas "opportun que d'autres instances se substituent au pouvoir judiciaire" sur "le terme génocide". "M. Erdogan n'aurait pas rougi de ces propos", a lancé le député Georges Dallemagne.
La majorité particulièrement prudente
Ce week-end, dans "L'Echo", M. Reynders a exhorté cette fois le parlement à se saisir de cette question. "Je souhaite que le parlement se penche sur la question de la reconnaissance, dans les prochains mois, si possible au-delà des clivages majorité-opposition. Il faut aller vers cette reconnaissance morale d'un génocide", a-t-il déclaré.
Le MR entrevoit le vote d'une résolution en octobre ou en novembre alors que le cdH souhaite que la Chambre se prononce rapidement, en cette année de commémoration des événements de 1915. La prudence de la majorité dans les termes retenus jusqu'à présent et dans l'échéance éveillent les soupçons des centristes: "Pourquoi? Pour ne pas se fâcher avec la Turquie alors que l'on va organiser Europalia Turquie en octobre?" a demandé M. Dallemagne.
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