Dans un communiqué officiel, le cdH annonce que Mahinur Özdemir ne fait plus partie du cdH et l’invite à remettre ses mandats de députée régionale et de conseillère communale. Un reportage diffusé hier dans le RTLINFO 19H a poussé le Comité de déontologie du parti a réagir.
Le cdH a fait parvenir le communiqué de presse suivant: "Le Comité de déontologie, d’éthique et d’arbitrage du cdH a reçu ce vendredi 29 mai 2015 Madame Mahinur Özdemir, députée régionale bruxelloise, suite à la diffusion, le 28 mai, d’un reportage dans le journal télévisé de la chaîne RTL TVi. Le Comité, présidé par Dominique Drion, a entendu Madame Özdemir et lui a demandé de réaffirmer qu’elle reconnaît sans équivoque le génocide arménien, conformément à ce qui est stipulé dans le code de déontologie des candidats et Parlementaires cdH.
Madame Özdemir a refusé de reconnaître le génocide arménien, ce qui est contraire aux valeurs défendues par le cdH. La reconnaissance d’un génocide ne supporte pas une attitude ambiguë et réclame une totale clarté. Le Comité de déontologie a fait le constat que Madame Özdemir ne partage pas cet engagement fondamental du cdH.
Il a donc pris acte qu’elle ne faisait plus partie du cdH et l’invite, dans la ligne de ses engagements, à remettre ses mandats de députée régionale et de conseillère communale."
Elle avait fui nos caméras
Le président du cdH Benoit Lutgen avait déclaré il y a plusieurs jours à la radio La Première: "S’il y a un négationniste au sein du cdH, il est dehors dans la seconde". Le reportage de notre confrère Loïc Parmentier diffusé hier dans le RTLINFO 19H a donc poussé M. Lutgen à agir. Dans ce reportage, on peut voir la députée bruxelloise d’origine turque Mahinur Özdemir fuir les caméras sachant qu’une question sur la reconnaissance du génocide arménien allait lui être posée.
"Pas d'autre solution"
Il n'y avait malheureusement pas d'autre solution pour le cdH, a commenté le chef du groupe cdH au parlement bruxellois, Benoît Cerexhe, précisant que le travail de la députée n'était nullement en cause. "Il n'y a aucun reproche à faire quant à la qualité du travail parlementaire de Mme Ozdemir... Si tout le monde ne se retrouve pas derrière le projet politique d'un parti, celui-ci se décrédibilise. Il n'y avait donc pas d'autre solution pour le cdH que de l'exclure", a brièvement commenté Benoît Cerexhe, interrogé en fin de journée.
Le MR salue la décision
Le chef du groupe MR au parlement bruxellois, Vincent De Wolf, a jugé que la décision du cH d'exclure Mahinur Ozdemir honorait cette formation politique. "La décision prise, aujourd'hui, par le cdH honore cette formation politique. La reconnaissance du génocide de 1915 commis à l'égard des Arméniens, comme d'autres minorités ayant vécu sous l'Empire Ottoman, participe au devoir de mémoire qui incombe à tout démocrate. La négation de ce génocide est une insulte à la mémoire des victimes et une atteinte évidente aux valeurs humanistes que nous portons. Nulle formation politique ne peut tolérer en son sein la négation ou le silence honteux à l'égard de ces crimes", a commenté Vincent De Wolf dans un communiqué.
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