Si ce n'est pas déjà fait, apprêtez-vous à voir passer quelques voitures étranges avec du matériel photographique sur le toit. Google met à jour en ce moment les rues de notre pays.
L'info est passée assez inaperçue, car Google ne communique pas spécialement sur le sujet. Mais sur cette page, il précise qu'il est en train de refaire une beauté à la Belgique. Comment ? En faisant repasser ses fameuses Google Cars dans nos rues, nos sentiers et certains lieux intéressants.
Quelques milliers de photos plus tard, notre pays sera rafraîchi sur Google Street View, cette option pratique/amusante qu'on ouvre à partir de Google Maps, et qui permet de se promener dans nos rues, afin de voir à quoi ressemblent les façades des maisons, les paysages, l'architecture, etc…
Cette mise-à-jour est l'occasion d'expliquer comment Google s'y prend pour numériser (une partie de) notre pays. En réalité, comme tout bon service web / application, c'est simple à utiliser mais complexe à réaliser.
Une Google Car en 2009. Depuis, matériel et voiture ont bien changé
Des voitures, des ingénieurs, des ordinateurs
La base de tout, on l'a dit, ce sont les voitures de Google (Google Cars), qui depuis 2007 sillonnent les routes du monde entier. Elles sont équipées d'un matériel photographique de pointe qui prend d'innombrables photos à 360° de l'environnement. On a essayé de savoir combien étaient nécessaires pour sillonner la Belgique, mais il n'y a "pas de chiffre à partager", nous a répondu Google. Sachez que pour les terrains plus exotiques, il y a également des vélo, des robots ou des sac-à-dos équipés du matériel nécessaire.
La première étape, forcément, c'est de photographier les rues à afficher dans Street View. Pour déterminer quand et où collecter des images de bonne qualité, Google prend en compte plusieurs facteurs, comme notamment la météo et la densité de population des différentes zones. Un pays comme la Belgique, très densément peuplé, peut se targuer d'avoir l'une des meilleures couvertures Google Street View. Mais il pleut souvent, ce qui complique sans doute le timing…
Ensuite, pour que chaque image soit correctement associée à la position géographique correspondante, Google doit combiner les informations issues des capteurs embarqués, qui mesurent la position GPS, la vitesse et la direction. Il peut ainsi reconstituer le parcours exact du véhicule, et même incliner et aligner les images si nécessaire.
Pour qu'on puisse se balader dans les rues d'une ville ou d'un village, il faut recréer un environnement à 360°, une sorte de réalité virtuelle. Pour éviter les blancs dans les panoramas, les appareils photo adjacents sur les Google Cars prennent des photos qui se chevauchent légèrement. Ces milliers d'images sont alors assemblées pour créer un panorama à 360°. Des algorithmes de traitement spécifiques atténuent les délimitations entre chaque image et lissent la transition d'une zone à l'autre (c'est pour cela qu'on voyage par "bond" dans Google Street View).
Voilà l'idée de base. Google permet également à tout-un-chacun de contribuer à Street View, à l'aide d'une caméra 360° (il en existe de plus en plus, on vous en a déjà parlé). Certains zones deviennent alors plus richement détaillées.
Combien de temps pour numériser la Belgique ?
Sur son site web, Google évoque une période "entre avril et septembre 2017". On a essayé d'avoir plus de précisions. "C'est difficile à dire", nous a confirmé le responsable de la communication pour le Benelux, Michiel Sallaets.
"Ça dépend de la météo, des fermetures de routes, etc. Il existe également différentes étapes: collection des images, alignement des images, assemblage des images sous forme de photos 360, etc…"
D'ici à l'automne, donc, n'hésitez pas à refaire un tour dans votre rue sur Street View pour voir si les derniers travaux du façade du voisin ont été pris en compte.
Et si vous voyez une Google Car passer, vous pouvez lui faire signe, mais tous les visages sont floutés, tout comme les plaques d'immatriculation, et toute autre information sensible (plaque de médecin, etc…).
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