Vous avez sans doute déjà entendu parler des smartphones de Google, les fameux Nexus. En réalité, ils sont conçus par le géant américain du web et des logiciels, mais fabriqués par des ténors du secteur. Cette année, Huawei et LG ont collaboré. RTL info, en exclusivité pour la Wallonie, a déjà pu essayer le Nexus 5X. On vous livre ses secrets, et ceux de la famille Nexus, en compagnie du LG.
Depuis l'automne 2011, Google collabore avec quelques constructeurs pour produire son propre smartphone. C'est le géant californien du logiciel qui le conçoit et qui impose toutes les caractéristiques à HTC, LG, Samsung, Motorola et au petit nouveau, Huawei.
Les fameux Nexus sont, chaque année, les premiers appareils tournant avec la nouvelle version d'Android (cet automne: Android 6.0 ou Marshmallow). Et également ceux qui se mettent le plus rapidement à jour avec la dernière version du système d'exploitation le plus répandu dans le monde.
Il s'agit dès lors de versions 'pures' d'Android (on parle d'Android Stock), ce qui signifie qu'il n'y a pas de surcouche logicielle ou d'applications supplémentaires ajoutées traditionnellement par tous les fabricants pour différencier leur smartphone.
Deux d'un coup…
Mardi soir, Google a présenté non pas un, mais deux nouveaux Nexus: le 5X et le 6P. C'est la première fois qu'il sort une double édition, une stratégie d'autant plus inédite que ce sont deux célèbrent fabricants différents qui ont été choisis par Google: LG pour le 5X et Huawei pour le 6P.
"C'est la première fois qu'un même fabricant a le privilège de sortir un troisième Nexus", nous a expliqué Jeroen Peeters, Manager Engineering chez LG, lors d'une présentation pour certains journalistes.
Pourquoi deux nouveaux Nexus et deux marques différentes? Sans doute pour se faire apprécier par un marché chinois à la croissance explosive, et pour saluer le succès grandissant de la marque Huawei, qui ambitionne ni plus ni moins de détrôner Samsung en tant que plus grand fabricant de smartphones au monde.
Pourquoi construire un Nexus ?
Le Nexus 5X de LG est "le premier smartphone qui équipe les astronautes de la Station Spatiale Internationale", nous a expliqué Jeroen Peeters, qui a travaillé personnellement sur le projet.
L'intérêt pour le géant coréen de l'électronique, qui n'a pas grand-chose à dire dans la conception de ce smartphone, est donc avant tout marketing. "C'est bon pour notre image de marque d'être choisi par Google". Cela lui permet également de faire tourner ses usines durant une partie de l'année un peu plus calme.
Mais au niveau des chiffres, c'est différent. "Les Nexus se vendent très bien durant les deux premiers mois", car ils sont les seuls à être équipés de la nouvelle version d'Android. Dès le début de l'année 2016, tous les fabricants, y compris LG, sortiront leurs nouveaux modèles qui personnaliseront l'OS de Google.
L'intérêt pour le grand public d'acheter un Nexus sera dès lors moindre, si ce n'est la garantie de pouvoir le mettre à jour en 2017, 2018 voire 2019.
Une configuration moyenne pour le 5X
Nous avons donc pu essayer, quelques heures après l'annonce de Google, le Nexus 5X de LG.
Il s'agit du 'petit' modèle, même si l'écran est de 5,2 pouces (le 6P mesure 5,7"). Son prix officiel en Belgique est de 479€ pour la version 16 Go, et de 529€ pour la version 32 Go.
"Les précommandes débutent le 2 novembre, et les livraisons sont prévues pour le 9 novembre. Cette année, on fera en sorte que le Nexus soit disponible immédiatement en Belgique, chez tous les grands distributeurs (Media Markt, Krëfel, Vande Borre, etc)".
- Puce et processeur: Snapdragon 808, quad-core à 1,8 GHz
- Ecran 5,2" Full HD IPS (1920 x 1080 pixels, soit 423 ppi)
- 2 Go de RAM
- 16 (ou 32) Go de stockage interne
- Appareil photo de 12,3 MP à l'arrière, 5 MP à l'avant
- Batterie de 2.700 mAh
- Taille: 147 x 72.6 x 7.9 mm
- Poids: 136 grammes
- 4G LTE (cat. 6), Wi-Fi ac, NFC, Bluetooth 4.2
- Nouveau port USB pour la recharge et la connexion filaire: le Type-C (réversible)
- Deux couleurs: Carbon et Quartz
C'est donc une configuration un peu en dessous du haut-de-gamme, presque moyenne. Mais c'est amplement suffisant, bien entendu, pour faire tourner Android 6.0 sans le moindre ralentissement, comme vous l'imaginez.
Au niveau du design, on reste dans la sobriété des précédents Nexus. Du plastique noir et mat, un look très discret à la limite du bas-de-gamme… Seule la prise en main bénéficie de ce traitement un peu brut de Google.
"Les Nexus étaient, à la base, des smartphones pour les développeurs, pour les 'techies' (les fans de technologie)". Un public qui cherche la nouveauté et le rapport qualité-prix, et pas à impressionner les amis.
Une belle surprise: l'appareil photo
C'est donc à l'intérieur qu'on trouvera les bonnes surprises. A commencer par un appareil photo de grande qualité, qui justifie sans doute la protubérance du capteur à l'arrière. C'est une histoire de photosites (taille des pixels), qui sont de 1,55 µm (à titre de comparaison, l'iPhone 6S affiche 1,22 µm).
On note également une ouverture de l'optique de f/2.0, une mise au point automatique laser à infrarouge et un double flash.
Ce qu'il faut retenir, c'est que les photos sont d'une grande qualité, même dans des conditions de luminosité relativement faibles. Nous l'avons constaté lors de la prise en main: les détails et la netteté des photos sont meilleurs que des smartphones haut-de-gamme récents, comme le Huawei Mate S, par exemple.
Et Android Marshmallow ?
Revenons sur le principal intérêt du Nexus 5X: le fait d'être équipé d'Android 6.0, surnommé officiellement, comme chaque année, d'après une sucrerie (Marshmallow cette fois).
Quoi de neuf de ce côté ? Graphiquement, pas grand-chose, c'est très subtil. Quelques icônes redessinées, un espace de recherche d'applications intégré aux écrans qui les regroupent (avec un fond blanc, d'ailleurs)… c'est à peu près tout.
"Il y a deux grandes nouveautés: l'intégration du capteur d'empreintes et la meilleure gestion de la consommation de la batterie", nous a expliqué Jeroen Peeters.
Les deux nouveaux Nexus sont donc équipés d'un capteur d'empreintes digitales à l'arrière, là où on dépose instinctivement l'index (Huawei le propose sur les Mate depuis 2014). Ce capteur sert habituellement à déverrouiller le smartphone, mais en l'intégrant dans son système d'exploitation, Google simplifie la vie des constructeurs (qui devaient chaque fois développer leur logiciel pour exploiter le capteur) et des développeurs (ils pourront tous intégrer facilement le capteur dans leur application, pour la verrouiller ou pour d'autres fonctions). Une excellente idée, vous verrez…
L'autre nouveauté est la meilleure gestion de la consommation des applications au niveau de la batterie. Là aussi, jusqu'à présent, les constructeurs, dans leurs surcouches logicielles, intégraient chacun à leur manière une méthode pour contrôler ou fermer les applications trop gourmandes qui vident la batterie. On verra si Google fait mieux (mais on ne s'attend pas à des miracles).
Enfin, lors de la présentation, Google a insisté longuement sur les améliorations de Google Now, l'assistant personnel d'Android (comme Siri sur l'iPhone et Cortana pour Windows). Il serait nettement plus performant et intelligent qu'auparavant, mais il faut un test approfondi pour s'en rendre compte.
Conclusion
Google a sorti deux nouveaux smartphones équipés en primeur (et en exclusivité pour quelques mois) de la dernière version d'Android, le système d'exploitation le plus répandu au monde.
Les Nexus 5X (construit par LG) et 6P (Huawei) sont avant tout des modèles pour les puristes d'Android, qui ont la version 'brute' de l'OS avant tout le monde. Pas étonnant qu'à l'origine, ces Nexus étaient destinés aux développeurs.
Sur le 5X que nous avons déjà pu manipuler, le design et la finition n'ont rien de brillant. En revanche, nous avons fortement apprécié la présence d'un capteur d'empreinte digital à l'arrière (qui devrait se généraliser en 2016), la grande qualité de l'appareil photo et le port USB Type-C réversible (déjà vu sur le OnePlus 2 cet été, et on espère qu'il se généralisera l'année prochaine).
Quant à Android 6.0, les améliorations par rapport à la version 5.0 sont visuellement assez minimes, et reposent surtout sur l'intégration du capteur d'empreintes dans le système d'exploitation (toutes les applications pourront donc s'en servir), la gestion de la batterie et les grosses améliorations de l'assistant personnel, Google Now (On Tap), qui répondra mieux à toutes vos questions…
Hélas, le prix est assez élevé en Europe. Alors qu'il ne coûte que 379$ (339€) aux Etats-Unis, il est facturé 479€ chez nous… Une différence de prix injustifiable (ce serait une histoire de douane et de taux de change) qui fait baisser son attrait face à une concurrence de plus en plus acharnée.
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