Une fille sur six affirme avoir vécu une forme de harcèlement lors d'un festival, révèle jeudi un sondage réalisé par l'ONG Plan International Belgique. "Il est urgent d'agir", plaide celle-ci.
Plan International Belgique a interrogé en juin 604 jeunes (334 filles et 270 garçons) âgés entre 16 et 24 ans et ayant fréquenté au moins un festival de musique ces trois dernières années. Parmi eux, 87 ont indiqué avoir été victimes de harcèlement sexuel durant un festival. "Les deux tiers de ces victimes sont des filles", précise Jonathan Moskovic, chargé de plaidoyer.
Si beaucoup de victimes ont appelé des amis ou ont fait face à leur agresseur, une sur cinq déclare n'avoir rien fait. Par ailleurs, près de 40% des témoins reconnaissent s'être simplement éloignés. Les faits concernaient notamment des attouchements non-souhaités, des frottements, abus de l'état d'ivresse, insultes sexistes, etc. Les festivals d'ampleur, tels que Rock Werchter ou Tomorrowland enregistrent "logiquement" - puisqu'ils sont les plus fréquentés - le plus de victimes et témoins, "mais cela ne signifie pas nécessairement qu'ils sont les plus à risque pour les filles", nuance l'ONG.
Durant 11 festivals de tous styles confondus, à savoir Dance-D-Vision, Dour Festival, Esperanzah!, Laundry Day, Pukkelpop, Qontinent, Reggae Geel, Rock Werchter, La Fête des Solidarités, Sunrise et WeCanDance, "au moins 10% des filles déclarent avoir été victimes d'au moins une forme de harcèlement sexuel".
Moins de 5% des filles ont par contre rapporté des faits de harcèlement durant Les Ardentes, Boomtown, le Brussels Summer Festival, CactusFestival, Couleur Café, Dranouter, Graspop, Lasemo et Ronquières Festival.
"Il faut toutefois être prudent avec ces chiffres" car l'échantillon est limité, surtout concernant les petits festivals, insiste Jonathan Moskovic. "Avant tout, notre sondage démontre qu'aucun festival n'est épargné et que les organisateurs doivent agir au plus vite. (...) Les festivals doivent être une fête pour tout le monde."
Parmi les pistes d'action proposées par Plan figure celle de l'affichage d'un numéro d'urgence propre au festival. L'ONG récoltera des solutions auprès des jeunes cet été, dans le cadre de sa campagne #SAFEstival. "Certains organisateurs de festivals, comme Esperanzah!, ont déjà commencé à travailler sur cette question."
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