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Coronavirus: un vaccin en dernière phase d'essai est "efficace à 90%"

Un vaccin contre le coronavirus en dernière phase d'essai est "efficace à 90%": une bonne nouvelle mais un espoir à confirmer
© Image Isopix
 
CORONAVIRUS
 

Les laboratoires Pfizer (Etats-Unis) et BioNTech (Allemagne) ont annoncé lundi que leur candidat vaccin est "efficace" à 90% pour prévenir les infections à Covid-19, selon l'essai à grande échelle de phase 3 en cours, dernière étape avant une demande d'homologation. Une annonce saluée par le président élu Joe Biden et Donald Trump.

Une bonne nouvelle qui pourrait changer la donne sur le front du Covid: un vaccin développé par Pfizer et BioNtech apporte une preuve d'efficacité à "90%" selon une annonce lundi de ces groupes pharmaceutiques, mais cet espoir reste à confirmer.

"Plus de huit mois après le début de la pire pandémie en plus d'un siècle, nous pensons que cette étape représente un pas en avant significatif pour le monde dans notre bataille contre le Covid-19", a déclaré le président-directeur général de Pfizer, Albert Bourla, dans un communiqué.

Le président américain Donald Trump s'est réjoui sur Twitter: "la Bourse est en forte hausse, un vaccin arrive bientôt. Efficacité de 90%. Quelle excellente nouvelle!". Celui qui le remplacera à la Maison Blanche début janvier, Joe Biden, a vu dans cette annonce un signe d'"espoir" mais prévenu que "la bataille contre le Covid-19" ne sera pas terminée avant "des mois".

Près de 44.000 participants

L'"efficacité vaccinale" du vaccin de l'américain Pfizer et de l'allemand BioNtech a été mesurée en comparant le nombre de participants infectés par le nouveau coronavirus dans le groupe qui a reçu le vaccin et dans celui sous placebo, "sept jours après la deuxième dose" et 28 jours après la première, ont expliqué les deux sociétés dans un communiqué conjoint.

Ces résultats proviennent de la première analyse intermédiaire de leur essai de phase 3 à grande échelle, la dernière avant une demande d'homologation. L'essai de phase 3 du nouveau vaccin, BNT162b2, a débuté fin juillet et s'est appuyé sur 43.538 participants à ce jour, dont 90% ont reçu la deuxième dose de ce candidat vaccin le 8 novembre.

Sécurité et efficacité, deux priorités

Pfizer a indiqué qu'il rassemblait les deux mois de données sur la sécurité après la dose finale exigée par l'autorité sanitaire américaine, la Food and Drug Administration (FDA), pour pouvoir se qualifier pour une autorisation d'utilisation d'urgence d'ici la troisième semaine de novembre.

Sur la base de projections, les entreprises prévoient de fournir jusqu'à 50 millions de doses de vaccins dans le monde en 2020 et jusqu'à 1,3 milliard de doses en 2021.

Le Dr Richard Hatchett, PDG de la coalition internationale pour le développement de vaccins, a qualifié d"historiques" ces résultats intermédiaires, "extrêmement positifs et encourageants".

"Nous pensons que ces résultats intermédiaires augmentent également la probabilité de succès d'autres vaccins candidats COVID-19 qui utilisent une approche similaire", a-t-il relevé.

Le vaccin Pfizer est, comme celui de la biotech américaine Moderna, basé sur la technique dite de l'ARN messager, c'est-à-dire la molécule qui dit à nos cellules ce qu'il faut fabriquer. "Sécurité et efficacité sont les deux priorités, et chaque candidat vaccin est rigoureusement évalué par rapport à ces critères", a rappelé le Dr Hatchett.

L'ensemble complet des données n'a pas encore été publié, pointe Eleanor Riley, professeur d'immunologie et de maladies infectieuses à l'Université d'Edimbourg. Elle souligne notamment qu'on ignore "la gravité des cas (de Covid) observés au cours de l'essai". "Mais, je pense que nous avons des raisons d'être prudemment optimistes".

10 essais cliniques en phase 3 dans le monde 

Aucun vaccin n'a encore reçu d'approbation pour une distribution commerciale à grande échelle. Mais les autorités chinoises ont donné leur feu vert à une utilisation d'urgence pour certains de ces vaccins.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dix essais cliniques de vaccins sont actuellement en phase 3 dans le monde, dont ceux de la biotech américaine Moderna, de plusieurs laboratoires étatiques chinois et du britannique AstraZeneca, en collaboration avec l'université d'Oxford. Pfizer et BioNTech sont les premiers à rendre publics des résultats intermédiaires de ces essais.

En Russie, une grande partie de l'élite politique a dit s'être fait vacciner par le vaccin Spoutnik V, que le gouvernement espère le déployer massivement dans les prochains mois. Fin octobre, le pays a soumis à l'OMS une demande de préqualification de ce vaccin, "enregistré" par les autorités début août, ce qui correspond en Russie à l'étape préalable à la phase finale des essais cliniques. Un deuxième vaccin russe a été enregistré mi-octobre.

Pfizer devait initialement publier ces résultats fin octobre, mais son PDG avait appelé le 27 octobre à la "patience", expliquant qu'ils n'étaient pas encore prêts. Il s'agirait cependant d'un record de vitesse pour le développement d'un vaccin, moins d'un an après l'apparition du coronavirus Sars-Cov-2 en Chine.

La Commission européenne a conclu un accord en septembre pour obtenir 200 millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech, avec une option pour 100 millions de doses supplémentaires. Et le gouvernement américain, sous l'impulsion du président Donald Trump, a signé un contrat de 1,95 milliard de dollars avec Pfizer pour la livraison de 100 millions de doses, si jamais le vaccin était approuvé.

À quoi correspondent les différentes phases? 

La phase 1 vise avant tout à évaluer la sécurité du produit. 21 vaccins sont également en phase 1.

La phase 2 est le moment où on explore déjà la question de l'efficacité. 13 vaccins sont actuellement à ce stade. 

Enfin, à la phase 3, l'efficacité du vaccin est mesurée à grande échelle sur des dizaines de milliers de volontaires. 10 vaccins sont à ce stade. 

Pour relire nos articles consacrés à la vaccination:

Covid-19: que contient un vaccin?

Covid-19: la Belgique peut-elle rendre le vaccin obligatoire?

COVID-19 en Belgique : où en est l’épidémie ce lundi 9 novembre ?


 

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