L'espoir d'un vaccin contre le Covid-19 agite le monde scientifique, politique et économique depuis l'annonce de Pfizer et BioNTech hier.
Les élans d'enthousiasme et les appels à la prudence se téléscopent, et les places boursières s'affolent. Les places boursières du monde se sont littéralement emballées à l'annonce de ce vaccin efficace à 90%. Elles ont terminé en forte hausse hier et ce matin, les bourses asiatiques ont ouvert en très nette progression également. Les investisseurs retrouvent espoir.
Trop tôt pour crier victoire
Ce vaccin, c'est la firme américaine Pfizer qui le développe, en collaboration avec le laboratoire allemand BioNtech. C'est encourageant parce que c'est la première fois qu'un des vaccins contre le Covid 19 est considéré aussi efficace en phase 3, c'est-à-dire la dernière étape juste avant l'homologation. Mais ce vaccin est prévu en 2 injections et la seconde injection ne date que d'une semaine. Donc même si les premiers résultats sont encourageants et que le niveau de protection semble assez élevé, 90%, c'est encore tôt pour crier victoire. Surtout qu'on ne sait pas combien de temps dure cette protection.
Gros problème pour un vaccin chinois concurrent
Il y a plusieurs candidats au vaccin. La société américaine Moderna, qui utilise la même technologie que Pfizer. Mais aussi l'Université d'Oxford avec la firme anglaise Astra Zeneca. Mais ils n'en sont pas encore en phase 3.
Le seul autre laboratoire en phase 3, le chinois Sinovac, a connu un coup d'arrêt hier après un "grave incident" le 29 octobre chez un volontaire au Brésil. L'Agence de vigilance sanitaire brésilienne (Anvisa) a donc décidé d'interrompre l'essai clinique du vaccin CoronaVac. Elle a indiqué que ce type d'incidents pouvaient inclure la mort, des effets secondaires potentiellement fatals, une invalidité grave, une hospitalisation et d'autres "événements cliniquement significatifs".
Début des vaccinations fin de cette année aux USA si tout se passe bien
Le vaccin de Pfizer est également à l'essai au Brésil, deuxième pays le plus endeuillé par la pandémie, avec plus de 162.000 morts. Et il n'a jusqu'ici pas connu les mêmes déboires que le vaccin chinois. Les Américains ont précommandé 100 millions de doses du vaccin de Pfizer. Les premières vaccinations pourraient commencer avant la fin de cette année, à condition que l'innocuité soit confirmée, d'ici la semaine prochaine. Pfizer a alors prévu de déposer une demande d'autorisation à l'Agence américaine des médicaments (FDA), qui devra trancher si le vaccin est sûr et efficace. Après quoi, il faudra produire et diffuser le vaccin.
En Europe début 2021
L'Union européenne de son côté négocie plusieurs centaines de millions de doses avec comme échéance "début 2021". Mais le défi logistique s'annonce colossal. D'abord parce que le vaccin Pfizer prévoit deux injections et puis parce que leurs conditions de conservation, à des températures très basses, sont très exigeantes.
A noter que Pfizer produira une partie des doses de ce vaccin sur son site de Puurs près d'Anvers.
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