Ce lundi 4 février, c'est la journée mondiale de la lutte contre le cancer. Si ces 10 dernières années ont été très fructueuses dans la recherche scientifique, vers quels types de traitements va-t-on aller ces 10 prochaines années ?
Chaque année, en Belgique, plus de 68.000 personnes apprennent qu'elles souffrent d'un cancer. C'est 186 personnes par jour. En 15 ans, la recherche contre le cancer a considérablement progressé. Des avancées possibles grâce à l'évolution des technologies, qui ont permis de perfectionner les connaissances scientifiques notamment dans l'étude des gènes. De nombreux traitements anti-cancer ont fait leur apparition ces dernières années : thérapies ciblées, anti-angiogenèses, immunothérapie...
Au cours de la décennie, de plus en plus de médicaments ont également fait leur apparition. Obligatoire à une certaine époque, la chimiothérapie ne sera plus forcément une étape indispensable à l'avenir. "Il y a plein de pistes très prometteuses. L'immunothérapie en fait partie. Une autre piste très intéressante est la différenciation du cancer. On stimule le cancer à disparaître d'une manière complètement non toxique pour les cellules. Il y a plein de types de nouveaux médicaments qui sont en cours de développement dans l'industrie pharmaceutique. J'aimerais croire que dans 50 ans, on puisse avoir des traitements efficaces dans la plupart des cancers. Mais beaucoup de recherches sont nécessaires pour y arriver", éclaire Cédric Blanpain, directeur de recherches Télévie.
Bien que le cancer existe depuis toujours, "cela ne fait que 30 voire 40 ans que l'on sait que c'est une maladie génétique avec des mutations bien précises", comme l'indique Cédric Blanpain. "On a donc compris le substrat de la maladie et on a donc un rationnel pour pouvoir développer de nouveaux traitements", ajoute-t-il.
"Personnaliser" le traitement de chaque patient
27.000 personnes meurent du cancer chaque année en Belgique dont 27 enfants et adolescents. C'est la deuxième cause de décès dans notre pays. Chez les hommes, le cancer de la prostate, du poumon et du colon sont les plus fréquents. Le cancer du poumon est le plus meurtrier. Chez les femmes, le cancer du sein, du colon et du poumon sont les plus courants. C'est le cancer du sein qui tue le plus. Dans le monde, rien que cette année, les cancers tuent 9,6 millions de personnes.
"La meilleure manière de diminuer le cancer est de le prévenir. Ce sont des campagnes de prévention, mieux manger, moins boire, ne plus fumer et ne plus être exposé à des pollutions susceptibles d'engendrer des cancers", explique le directeur de recherches Télévie.
Comment explique-t-on le fait que l'on est parvenu à maîtriser la propagation du virus du sida tandis que celui du cancer ne l'est toujours pas? " Le virus du Sida est une maladie dans laquelle on a compris précisément toute la biologie du virus, de son entrée à sa phase d'application. Mais pour le cancer, on ne gère pas une seule maladie mais un ensemble de maladies très différentes et pour lequel il faut avoir compris la biologie de chacun des cancers.
Les espoirs se portent actuellement sur les thérapies ciblées, qui permettront de "personnaliser" le traitement de chaque personne atteinte d'un cancer en combinant également les médicaments. "On va essayer de développer de plus en plus ces fameuses stratégies ciblées. On va vers des traitements avec des combinaisons avec de différentes thérapies pour essayer de potentialiser les effets des unes et des autres parce que l'on remarque aussi que dans certaines combinaisons de traitements, on augmente l'efficacité par rapport à un traitement en monothérapie", remarque Professeur Anne Demols à l'Hôpital Erasme.
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