Un changement fait débat dans les classes maternelles. La ministre de l'éducation Joëlle Milquet recommande aux enseignants de ne plus utiliser de lingettes nettoyantes jetables, parce que certains composants pourraient s'avérer dangereux pour la peau des enfants. Sébastien Degrave et Elisabeth Wouters ont rencontré des institutrices pour le RTLINFO 13H.
Nettoyer les mains, débarbouiller la bouche ou rafraîchir les derrières: les lingettes nettoyantes sont utilisées plusieurs fois par jour dans les classes de maternelle. Laetiticia de Moffarts, institutrice à l’école Notre-Dame du Sacré-Cœur, s’occupe de 25 enfants en bas âge, elle a donc adopté ces produits pour leur côté pratique: "J’utilise les lingettes en classe, parce que j’ai beaucoup d’enfants et que c’est la façon la plus facile de nettoyer leurs mains, ou en tout cas le visage quand ils ont mangé leur collation ou leurs tartines à midi", explique-t-elle au micro de notre journaliste.
Des habitudes qu’il va falloir changer: la ministre de l’éducation vient d’envoyer une circulaire aux écoles maternelles. Joëlle Milquet leur recommande avec insistance de bannir l’utilisation des lingettes. Ces produits contiennent des agents chimiques et des parfums qui seraient toxiques pour la santé des plus petits.
"Il y a plein de produits néfastes qui posent des soucis de santé aux enfants"
Un avis partagé par Serife Aysal, l’institutrice de la classe d’à côté. "Oui, c’est vrai que c’est une facilité de donner une lingette à tout le monde et tout le monde se lave les mains ensemble, et en cinq secondes, c’est fait, mais je pense qu’il vaut mieux prendre vingt minutes au robinet, pour se laver les mains chacun à son tour, plutôt que d’utiliser ces produits qui, au quotidien on ne le voit pas, mais à long terme, il y a plein de produits néfastes qui posent des soucis de santé aux enfants".
"Je ne peux passer le temps avec 24 élèves de prendre un gant de toilette et les essuyer un par un"
La circulaire propose donc de troquer ces lingettes pour de bons vieux gants de toilette et du savon. Une proposition accueillie avec scepticisme dans les classes. "Est-ce que vraiment, on peut prendre le temps de le faire au gant de toilette ? Il faudrait peut-être revoir le nombre d’élèves par classe, moi j’ai 24 élèves, je ne peux passer le temps avec 24 élèves de prendre un gant de toilette et les essuyer un par un", ajoute Mme Aysal.
A présent, chaque école devra trancher: pour ou contre la lingette jetable… C’est le pouvoir organisateur qui aura le dernier mot.
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