Une prise de sang pourrait permettre de détecter les traumatismes crâniens. Cette découverte évitera aux patients de subir des scanners. C'est le Centre Fédéral d'Expertise des Soins de Santé qui s'y est intéressé. Un reportage de Céline Praile pour Bel RTL.
Jusqu'à présent, le scanner était indispensable pour détecter les traumatismes crâniens. Selon le Centre Fédéral d'Expertise des Soins de Santé (KCE), on estime qu'il y a environ 26 000 traumatismes crâniens par an en Belgique. Heureusement, la plupart de ces traumatismes sont sans gravité. Mais par précaution, même ces cas sans gravité sont souvent évalués par un scanner cérébral qui s'avère normal dans une grande majorité des cas. Mais une simple prise de sang pourrait être suffisante. Elle mesure le taux de protéines dans le sang.
"La protéine S100B est présente dans les tissus nerveux du cerveau, elle se libère dans le sang en cas de lésion cérébrale", détaille Céline Praile sur les ondes de Bel RTL. "Si le taux n'augmente pas, il n'y a pas de problème, le patient peut rentrer chez lui rassuré et sans passer par la case scanner, un examen coûteux et potentiellement dangereux à cause de l'exposition à une importante irradiation. Ce test pourrait être appliqué de manière systématique chez nous mais dans les cas de traumatisme crânien léger, il faut par exemple que la personne soit consciente", détaille la journaliste.
Une approche par étapes
Mais attention, avertit le Centre Fédéral d'Expertise des Soins de Santé (KCE) : ce test n'est utile que dans des circonstances très précises. En réalité, le test n'est intéressant que s'il s'intègre dans une approche par étapes, qui commence par une échelle d'évaluation clinique standardisée, basée sur les symptômes du patient (vomissements, pertes de mémoire...) et les circonstances du traumatisme (certains types de chocs étant plus traumatiques que d'autres). Cette première étape suffit à écarter toute une série de patients dont le risque est quasi nul.
Pas fiable pour toutes les catégories de patients
Cette alternative n'est pas fiable pour toutes les catégories de patients. "Il ne sera pas efficace sur les personnes qui ont déjà subi plusieurs traumatismes, sur les enfants, sur les personnes de plus de 65 ans ou sur les patients sous anticoagulants", ajoute Céline Praile.
Les traumatismes crâniens sont essentiellement dus à des chutes et à des accidents de la route. De les 26 000 cas, la grande majorité sont des formes légères, dont le risque de lésion cérébrale est faible (environ 5 %).
Vos commentaires