Un nouveau traitement très prometteur est mis au point en ce moment par une société liégeoise. Ce médicament permettrait de désensibiliser beaucoup plus rapidement les personnes qui souffrent d'allergies respiratoires, et même à terme d'allergies alimentaires. Vincent Jamoulle et David Muller ont rencontré les chercheurs qui ont mis au point ce traitement pour le RTL info 13 heures.
Les personnes qui souffrent du rhume des foins peuvent se faire désensibiliser, mais cela demande entre 40 et 60 injections étalées sur 3 à 5 ans. Beaucoup de patients abandonnent donc en cours de traitement.
En fractionnant les allergènes et en fractionnant la taille des molécules, la société Asit Biotech promet un timing beaucoup plus court.
"4 visites chez le médecin pendant 3 semaines avant la saison des pollens, explique Thierry Legon, l'administrateur délégué de la société. Nous pensons qu'avec une telle proposition thérapeutique, nous allons convaincre les patients allergiques, qui ne sont pas satisfaits par leur traitement actuel de choisir notre option."
Le médicament pour traiter les allergies aux pollens et aux graminées est actuellement testé avec succès sur des patients en Allemagne où il devrait être commercialisé d'ici deux ans.
Un solution aussi pour les allergies alimentaires ?
"La technologie que nous avons mise au point pour ce premier allergène, est également applicable aux allergènes des poussières des maisons, et nous espérons qu'il sera également applicable aux allergènes alimentaires", ajoute Thierry Legon.
Ce serait particulièrement intéressant pour des produits comme le lait, le blanc d'œuf ou les cacahuètes. Vu le nombre de personnes allergiques dans le monde, entre 15 et 20% de la population, le marché potentiel est énorme.
6 millions d'euros pour la recherche
"On peut traiter les allergies respiratoires, les allergies alimentaires, vu que le produit, d'après les premiers tests, est sans danger. Il n'y a quasiment pas de limite au développement de la société", constate Mohamed Shamji, docteur en biologie de l'Imperial College of London et consultant scientifique.
La région wallonne vient d'octroyer un prêt de 6 millions d'euros pour les recherches sur les allergènes alimentaires. Asit Biotech emploie actuellement 22 personnes, rémunérées jusqu'ici par des subsides et du capital à risque. Le nombre d'emplois dans quelques années, devrait croitre de façon spectaculaire.
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