L'Angleterre et l'Ecosse ont réinstauré le confinement mardi pour lutter contre l'accélération de la pandémie de Covid-19, et l'Allemagne s'apprête à prolonger ses restrictions, alors que les mesures se succèdent en Europe pour tenter de contenir le virus.
Le Premier ministre Boris Johnson a décidé lundi soir le reconfinement total de l'Angleterre, face à une progression alarmante du nouveau variant du coronavirus.
Déjà appliqué aux trois quarts de la population anglaise, le confinement a été étendu à l'ensemble de la province et durci. Les écoles, laissées jusqu'à présent ouvertes, ont fermé. Si, légalement, le confinement doit entrer en vigueur mercredi à 00H01 GMT, Boris Johnson a appelé la population à suivre les règles immédiatement.
Les rues de Londres étaient quasi désertées mardi. "Il n'y a pas d'autre solution", estime, résignée, Jenny Heath, 42 ans, qui travaille dans le marketing, interrogée par l'AFP dans la City.
L'Ecosse est également entrée dans un confinement du même type pour au moins tout janvier. Les deux autres provinces du Royaume-Uni, l'Irlande du Nord et le Pays de Galles, déjà confinées après Noël, ont décidé de laisser les enfants à la maison.
En Angleterre, "début mars, nous devrions pouvoir lever certaines de ces restrictions mais pas nécessairement toutes", a prévenu Michael Gove, chargé de la coordination de l'action du gouvernement britannique.
Le Royaume-Uni, qui déplore plus de 75.000 morts, est l'un des pays d'Europe les plus endeuillés par la pandémie. Le variant qui sévit sur son sol a aggravé la tendance, avec plus de 50.000 nouvelles contaminations par jour, et même près de 59.000 lundi.
Pour alléger la pression sur les hôpitaux anglais, les autorités espèrent vacciner d'ici mi-février toutes les personnes de plus de 70 ans ainsi que les soignants, soit près de 14 millions de personnes parmi les plus à risque.
- Vers des restrictions prolongées en Allemagne -
L'Allemagne, elle, devrait prolonger au-delà du 10 janvier ses restrictions contre la pandémie, probablement jusqu'au 31.
La chancelière Angela Merkel et les 16 Etats-régions devraient le décider mardi en visio-conférence.
Les commerces --à l'exception des magasins d'alimentation-- les écoles, lieux culturels et restaurants devraient ainsi garder portes closes.
Dans ce pays, le seuil des 1.000 décès quotidiens a été franchi pour la première fois le 30 décembre, et quelque 1,775 million de cas ont été recensés depuis le début de la pandémie.
Alors que Mme Merkel n'a pas été en mesure au début de l'automne d'imposer des mesures plus strictes, la gestion de la deuxième vague suscite désormais des critiques.
Le quotidien Die Welt parle d'un "grand échec", et des voix s'élèvent pour critiquer une lenteur des vaccinations, alors que plus de 264.000 personnes âgées et personnels soignants avaient reçu lundi une première dose du vaccin Pfizer-BioNTech.
Le quotidien Bild, le plus lu d'Allemagne, accuse le gouvernement d'avoir "trop compté sur l'Union européenne" pour s'approvisionner en vaccins, et de privilégier le seul produit Pfizer-BioNTech.
Le Kremlin a annoncé de son côté mardi que le président russe Vladimir Poutine avait évoqué avec Mme Merkel l'éventualité d'une "production conjointe de vaccins", alors que Moscou cherche à accroître ses capacités dans ce domaine.
- Elargissement de la vaccination en France -
En France, où le gouvernement est accablé de critiques sur la lenteur de sa campagne de vaccination, le ministre de la Santé Olivier Véran a assuré mardi que "le rythme de croisière de la vaccination en France" allait "rejoindre celui de nos voisins dans les prochains jours".
"On a dépassé les 2.000 vaccinations hier, d'ici jeudi on va augmenter encore de façon très importante, on va être sur une courbe exponentielle", a-t-il ajouté.
Il a précisé que "la vaccination des personnes âgées de 75 ans et plus qui ne sont pas en établissement" serait autorisée "avant la fin du mois de janvier". La campagne concerne pour l'instant uniquement les résidences pour personnes âgées et les soignants d'au moins 50 ans.
Il a indiqué par ailleurs qu'"une dizaine de cas suspectés ou avérés" du variant britannique, qui "inquiète" les autorités, avaient été repérés en France.
Ailleurs en Europe, l'Italie a décidé mardi de retarder la réouverture des lycées, dans lesquels le retour en présentiel n'aura lieu que le 11 janvier au lieu du 7.
Les élèves plus jeunes feront, eux, leur rentrée le 7, mais seulement pour 50% de leurs cours.
Les Pays-Bas, eux, ont avancé de deux jours, à mercredi, le début de leur campagne de vaccination, devenant le dernier de l'UE à se lancer.
La Belgique a pour sa part entamé officiellement mardi sa campagne de vaccination dans les maisons de retraite, après une phase test qui a concerné 700 personnes la semaine dernière.
Cette première étape doit concerner 150.000 à 200.000 personnes d'ici fin janvier ou début février, selon le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke.
En Grèce, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a appelé mardi l'Eglise orthodoxe, qui souhaite célébrer l'Epiphanie en plein confinement, à "prendre ses responsabilités".
La pandémie a fait au moins 1,854 million de morts dans le monde depuis son apparition, selon un bilan établi par l'AFP mardi.
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