L'autorité de régulation des télécoms (Arcep) a annoncé jeudi que les quatre principaux opérateurs candidats à l'attribution des fréquences des futurs réseaux mobiles 5G sont qualifiés pour participer aux enchères, reportées sine die en raison de la crise sanitaire.
Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR "sont qualifiés", "ont souscrit aux engagements prévus par le cahier des charges et pourront obtenir chacun, au terme de la présente procédure et pour un montant de 350 millions d'euros, un bloc de 50 Mégahertz (MHz)", a précisé l'Arcep dans un communiqué.
Les quatre opérateurs étaient les seuls candidats à l'attribution de la fréquence dite 3,5 GigaHertz (GHz) qui doit leur permettre de commencer le déploiement de la 5G d'ici à la fin de l'année dans certaines villes.
En échange de ce premier bloc de fréquences, ils se sont engagés à répondre aux "demandes raisonnables" des entreprises, collectivités ou administrations qui voudraient des offres adaptées ou se voir confier des fréquences, à améliorer la couverture des réseaux mobiles à l'intérieur des bâtiments à usage professionnel, à fournir des offres d'accès fixe à internet via la 5G et à permettre le développement d'opérateurs de réseaux virtuels (MVNO).
Mais en raison de la crise sanitaire, les enchères initialement prévues le 21 avril sont décalées.
Elles doivent permettre d'attribuer les 11 blocs de 10 MHz encore disponibles dans la bande 3,4 - 3,8 GigaHertz (GHz), pour un montant minimal de 70 millions d'euros par tranche.
L'Etat espère tirer de l'opération d'attribution au minimum 2,17 milliards d'euros mais le montant pourrait in fine être bien plus élevé, selon l'intensité de la phase d'enchères.
"Les circonstances actuelles de crise sanitaire n'ont pas permis de conduire les préparatifs nécessaires à l'organisation matérielle de cette enchère. Il en résulte un décalage dont la durée dépendra de celle de la crise sanitaire", a expliqué le régulateur.
La procédure d'attribution des fréquences fait de plus l'objet de multiples recours, de la part d'un syndicat qui lui reproche de ne pas être assortie d'obligations en termes d'emploi, mais surtout d'associations inquiètes d'un impact de la 5G sur la santé et l'environnement.
Saisi par ces associations, le Conseil d'Etat avait refusé de suspendre en urgence la procédure mais doit rendre une décision sur le fond avant l'été.
"L'Arcep poursuit ses travaux sur les questions sociétales et environnementales liées au numérique et à l'évolution des réseaux", explique-t-elle dans son communiqué.
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