Comme ses voisins, la Belgique vit dans un nouvel air : celui du confinement. Entre mars et avril, la quantité de dioxyde d'azote dans l'air a drastiquement chuté entre mars et avril comme le montrent des cartes publiées par l'Agence spatiale européenne (ESA). Les concentrations de dioxyde d'azote (NO2) et des particules fines PM2,5 ont diminué respectivement de 37% et 10%, selon l'étude du Centre de recherche sur l'énergie et l'air (CREA). L'analyse prend en compte les conditions météorologiques, les émissions et les données disponibles concernant l'impact de cette pollution de l'air sur la santé.
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Un centre de recherche indépendant a comparé la qualité de l'air des 30 derniers jours aux années précédentes. Conclusion de l'étude : cette chute inédite a évité 11.000 décès en Europe en 1 mois. Les pays qui devraient compter le plus de morts évitées sont l'Allemagne (avec une projection de 2.083 décès évités), le Royaume-Uni (1.752), l'Italie (1.490), la France (1.230) et l'Espagne (1.081). "Pour la Belgique, on estime à 250 le nombre de décès épargnés grâce à la diminution de la pollution, annonce la géographe de la santé à l'université de Namur Catherine Linard. On reste encore assez loin du nombre de décès liés au Covid. Cependant, ça montre quand même que sur le long terme, la pollution a un impact important sur la santé". La pollution de l'air dans le monde réduit en moyenne de trois ans l'espérance de vie, et provoque 8,8 millions de décès prématurés chaque année, selon une étude publiée le mois dernier.
6.000 nouveaux cas d'asthme chez l'enfant évités
Selon un rapport de l'agence européenne de l'environnement (AEE), plus de 7.000 décès pourraient être évités chaque année dans notre pays. "On parle du nombre de décès mais il y a d'autres impacts de la pollution sur la santé, notamment les crises d'asthme. Il y a toute une série d'enfants qui ne démarreront pas de crises d'asthme cette année grâce à la réduction de la pollution" signale Catherine Linard. En effet, 6.000 nouveaux cas d'asthme chez les enfants et 1.900 passages aux urgences pour des crises d'asthme ont pu être évités selon l'étude en question.
Depuis le début de l'épidémie, le lien entre la pollution et le coronavirus est étudié. Une autre recherche italienne explique avoir détecté le virus dans des particules fines. Autre impact de la pollution : "Les gens qui vivent dans des zones polluées ont un système respiratoire affaibli et donc ces personnes-là seraient peut-être plus susceptibles de développer des symptômes sévères de la maladie" avance la géographe de la santé.
Alors que les scientifiques continuent d'approfondir leurs recherches, la Chine relance ses activités économiques synonyme d'un retour de la pollution.
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