(Belga) Le groupe pharmaceutique Novartis a renoncé fin novembre à son brevet sur la thérapie génique contre le cancer Kymriah en demandant sa révocation, a annoncé lundi l'ONG Médecins du Monde. Celle-ci avait déposé en juillet dernier une opposition à l'Office européen des brevets avec l'ONG Public Eye.
Ce traitement était jusqu'alors facturé 296.807,11 euros par personne malade à la sécurité sociale. Le prix réel du médicament n'est pas connu, puisque les accords financiers sont tenus secrets depuis l'arrêté royal du 1er février 2018 fixant les procédures, délais et conditions concernant l'intervention de l'assurance obligatoire. Cette opposition pour brevet abusif formulée par Médecins du Monde et Public Eye visait à dénoncer l'explosion des prix des nouveaux traitements qui mettent en tension les budgets nationaux des systèmes de santé, et donc l'accès aux soins pour les personnes malades. En 2014 déjà, des prix dépassant les 40.000 euros pour des médicaments contre l'hépatite C (le Sofosbuvir) avaient conduit la Belgique et d'autres pays européens à prendre des mesures de rationnement en introduisant des critères de sélection pour pouvoir bénéficier du traitement. Grâce à une concurrence qui a pu malgré tout se développer, les prix ont depuis baissé et les restrictions sur son remboursement en Belgique ont été reculées. Le Kymriah reste protégé par d'autres brevets. Ce retrait ne permet pas de produire de version biosimilaire du traitement mais renforce la capacité des hôpitaux publics à développer des versions proches à des coûts moindres, susceptibles de faire baisser le prix. Médecins du monde voit dans cette renonciation une victoire de la mobilisation de la société civile qui constituera un précédent permettant de renforcer les institutions participant à la négociation. Selon l'association, celles-ci pourront arguer de droits de propriété intellectuelle faibles, et donc de monopoles illégitimes. (Belga)
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