Cet hiver particulièrement doux, les oiseaux semblent déserter les mangeoires, constate Natagora qui renouvelle cette année son appel au grand public à observer les oiseaux de jardin le week-end des 2 et 3 février dans le cadre de son recensement annuel.
L'absence d'oiseaux aux mangeoires, qui ne se vérifie pas dans tous les jardins, a sans doute plusieurs causes, et notamment un hiver particulièrement doux, qui n'a pas entraîné jusqu'ici d'afflux hivernaux. "Aucune espèce n'est arrivée en nombre cette année dans nos contrées, comme l'ont par exemple fait les grosbecs casse-noyaux l'an passé. Ceci est révélateur du fait que les populations d'oiseaux migrateurs plus nordiques n'ont pas eu besoin de redescendre dans nos régions car ils ont encore à manger là où ils se trouvent. C'est le cas des roitelets huppés ou des étourneaux, par exemple, des migrateurs dits 'partiels', dont les populations sont présentes toute l'année chez nous mais qui voient leurs effectifs hivernaux renforcés par l'arrivée de contingents nordiques", explique Natagora.
Le grosbec casse-noyaux (Pixabay)
L'étourneau sansonnet (Pixabay)
Deuxième raison avancée: de nombreux buissons, comme les prunelliers, aubépines et églantiers, ont eu des productions exceptionnelles et sont encore remplis de baies. "On peut affirmer que, dans certaines régions du pays, les oiseaux sont restés dans les zones forestières et les campagnes plutôt que de venir au jardin. Ils y trouvent non seulement encore la nourriture en abondance mais y défendent déjà leur futur territoire."
Enfin, de manière plus structurelle, les effectifs des espèces communes d'oiseaux sont en baisse car "la nature est malmenée de longue date", dénonce Natagora, évoquant l'intensification de l'agriculture, la bétonisation, perte de biodiversité dans les jardins et disparition des populations d'insectes.
Mais tout cela n'est qu'hypothèses, insiste l'association environnementale qui, pour les confirmer, invite le grand public à participer au recensement des oiseaux de jardin ces 2 et 3 février. L'actuelle vague de froid est une aubaine à cet égard car elle devrait pousser cette fois les oiseaux à affluer vers les mangeoires.
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