(Belga) Les composés neurotoxiques relâchés dans l'environnement naturel représentent un risque croissant pour la santé humaine, constate le professeur Frédéric Silvestre, membre de l'Unité de recherche en biologie environnementale et évolutive (URBE) de l'UNamur, récemment publié dans la prestigieuse revue "Environmental Sciences Europe".
"Tous les produits chimiques largués dans l'environnement lors des activités industrielles, liées au transport, à l'agriculture ou autres peuvent avoir des effets néfastes sur le système nerveux, c'est-à-dire la mémoire, le comportement, la locomotion, les traits de personnalité... Or l'activité humaine s'emballe, charriant un nombre croissant de substances neurotoxiques", soutient Frédéric Silvestre et les co-signataires de l'étude. Les stades de vie précoces sont potentiellement très sensibles et une exposition pendant le développement peut avoir des effets directs sur le système nerveux, mais également des effets différés sur la santé mentale des adultes, apparaissant des années plus tard", précise le professeur. De même, le risque que représentent les polluants neurotoxiques pour les espèces sauvages et les écosystèmes naturels, est de plus en plus interpellant. "Mais, actuellement, l'évaluation de ce risque est rendue difficile par le manque de données scientifiques fiables". Ce risque est d'autant plus grand que nous savons qu'environ un tiers des composés chimiques utilisés par l'homme a une action neurotoxique potentielle. Cela représente environ 30.000 composés chimiques", alerte Frédéric Silvestre. Dès lors, le chercheur recommande l'utilisation privilégiée de méthodes alternatives à l'expérimentation animal et d'étendre la batterie de tests à une plus grande variété d'espèces naturelles. "Il faut évaluer les effets sur l'ensemble de l'écosystème", ponctue-t-il. (Belga)
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