Le sacs plastiques d'une certaine épaisseur sont considérés comme réutilisables et peuvent donc toujours être proposés aux caisses des magasins de vêtements. Toutefois, pourquoi ne pas passer exclusivement aux sacs en papier? L'enseigne C&A s'explique.
Bruno faisait ses emplettes au Woluwe Shopping Center en région bruxelloise. Au moment de régler ses achats à la caisse du magasin de vêtements C&A, il s’est posé une question qu’il nous a soumise via le bouton orange Alertez-nous: "Quelle ne fut pas ma surprise quand on m’a demandé si je voulais un sac en plastique. Et que dans ce cas, je devrais payer 0,10€. Les sacs plastiques ne sont-ils pas interdits ?"
L'interdiction ne vaut que pour les sacs qui ont une épaisseur plus petite ou égale à 50 microns
Techniquement, non, tous les sacs en plastique ne sont pas interdits. Anja Van Campenhout, gestionnaire des actions de sensibilisation et de promotion du département Déchets de Bruxelles Environnement, à qui nous avons soumis l’expérience de Bruno, clarifie la situation: "En région de Bruxelles-Capitale, il y a effectivement une interdiction, celle de l’utilisation de sacs de caisse en plastique à usage unique, mais cette interdiction ne vaut que pour les sacs qui ont une épaisseur plus petite ou égale à 50 microns. Souvent, les sacs des magasins de vêtements sont plus épais que 50 microns".
Pour être distribué à la caisse, un sac doit être réutilisable
En d’autres termes, pour pouvoir être distribué à la caisse, le sac doit être considéré comme réutilisable. "Les commerçants sont encouragés à offrir une alternative réutilisable, ou mieux encore, à demander au client d’opter pour une alternative réutilisable dans la mesure du possible", ajoute l’agent de Bruxelles Environnement.
Règles plus strictes en Wallonie
En Région wallonne, si les sacs de caisse en plastique à usage unique sont également interdits, les règles sont légèrement différentes. Ici, pour qu’un sac soit considéré comme réutilisable, il doit avoir une épaisseur minimale de 60 microns, doit pouvoir être réutilisé minimum 20 fois, et peut être nettoyé ou réparé en cas de besoin, nous précise Nicolas Yernaux, porte-parole du Service public de Wallonie.
Les explications de C&A
"Nos clients demandent une possibilité d’emmener à la maison les articles qu’ils ont achetés, nous devons donc offrir une option de sac. Dans tous nos marchés à travers l’Europe, nous offrons deux options alternatives, en polyéthylène, en nylon, en coton ou en papier. Nous comprenons l’impact environnemental des différents matériaux, et nous essayons donc généralement de limiter l’usage de sacs au minimum absolu, par exemple, pour les clients qui ont vraiment besoin d’une solution pour emporter leurs articles", indique pour sa part Sven Verresen, chargé de communication pour la marque C&A.
Dissuasifs, les sacs payants?
Quant à l’aspect payant de ces sacs, il relève du choix du commerçant, tant en Wallonie qu’à Bruxelles. La marque C&A constate un effet dissuasif: "Notre expérience à travers nos boutiques européennes montre qu’un petit montant demandé pour les sacs diminue de manière significative le nombre de sacs distribués. En Allemagne, par exemple, nous distribuons moins de 70% du nombre initial de sacs depuis qu’on demande un montant pour ceux-ci. Il semble que ce prix a le même impact en Belgique, où nous avons introduit ce service en mars 2018. Depuis, le nombre de sacs distribués a diminué d’au moins 50%".
Et pourquoi pas des sacs en papier?
Si certains commerces ont préféré opter pour des sacs en papier recyclable, c’est de leur propre initiative. "Il n’y a pas d’incitant de la part de la Région wallonne", précise le SPW. Même son de cloche à Bruxelles. Si le papier semble plus "éco-friendly" et permet surtout l'élimination du plastique, véritable fléau pour la nature et les océans, son bilan écologique n'est pas forcément très bon, avance C&A citant des études. La fabrication d'un sac en papier demande presque 8 fois plus d'eau que celle d'un sac en plastique, argumente C&A à qui nous avons demandé pourquoi il maintenait encore des sacs plastiques au lieu de proposer exclusivement des sacs en papier.
Réduire encore?
On peut facilement constater que le secteur de l’habillement distribue toujours, gratuitement ou non, une quantité importante de sacs en plastique, mais aucun des deux services régionaux n’était en mesure de nous indiquer une estimation. Pour l’instant, il n’est pas question de rendre les mesures en la matière plus contraignantes à l’égard des commerçants: "Aller plus loin que ce qui est repris dans l’arrêté reviendrait à une suppression totale des sacs en plastique, y compris des sacs réutilisables. Cela n'est pas envisagé à l'heure actuelle", commente le porte-parole du SPW.
"Notre objectif, à l’avenir, et de réduire l’utilisation de sacs pour le transport d'articles et d’augmenter notre offre de solutions durables", commente la marque C&A.
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