Après les annonces, place à l'explication de texte: le Premier ministre Jean Castex doit détailler jeudi les mesures d'allégement du confinement exposées par Emmanuel Macron et qui présentent encore de nombreuses zones de flou.
Le rituel est désormais bien rôdé: d'abord une allocution d'Emmanuel Macron, suivie mardi soir par près de 30 millions de Français, pour dévoiler les termes d'un allègement du confinement et "fixer un cap". Charge ensuite aux ministres de préciser "les mesures de réouvertures et les protocoles qui prévaudront".
Lors de sa conférence de presse jeudi à 11h00, Jean Castex sera entouré de cinq membres du gouvernement, dont Olivier Véran (Santé) et Bruno Le Maire (Economie) et Roselyne Bachelot (Culture), pour assurer ce service après-vente.
Un desserrement en 3 étapes
Les grandes lignes du plan de l'exécutif sont connues. Le desserrement se fera en trois étapes. Après des semaines de polémique, les petits commerces pourront rouvrir samedi avec un protocole sanitaire renforcé.
1- Les offices dans les lieux de culte seront de nouveau permis et il sera possible de se déplacer, avec une attestation, dans un rayon de 20 km autour de son domicile, pendant trois heures. Le Premier ministre "reviendra sur cette règle des 20 km et 3 heures pour rappeler que cela ne signifie pas qu'il faut aller chez les uns ou les autres" et multiplier les interactions, explique son entourage.
3- Enfin, à partir du 20 janvier, après des fêtes de fin d'année placées sous haute surveillance, les restaurants - mais pas les bars - pourront accueillir à nouveau des clients, là aussi si tout va bien.
L'amélioration de la situation sur le front épidémique, observée depuis la mi-novembre, s'est confirmée mercredi avec un nombre de malades hospitalisés désormais sous la barre des 30.000.
La pression continue à baisser également en réanimation. Mais plus de 16.000 nouveaux cas positifs ont été confirmés mercredi, bien au-delà du palier des 5000 cas/jour fixé par Emmanuel Macron pour continuer à desserrer l'étau.
Aides et assouplissement
Si le cadre est posé, les interrogations restent nombreuses et de nombreux secteurs sont toujours dans l'attente de directives.
D'autres misent encore sur un assouplissement des restrictions. La Conférence des évêques de France a assuré mercredi que la limitation à 30 personnes maximum par office religieux, y compris dans les cathédrales, allait être revue.
Les stations de ski, prises de court par les annonces présidentielles semblant exclure une réouverture pour Noël, espèrent aussi encore pouvoir infléchir la position du gouvernement.
Alors que Jean Castex avait parlé lundi d'une "réponse définitive le 5 décembre", un arbitrage définitif n'est cependant pas attendu jeudi.
Le Premier ministre devrait également clarifier la situation pour le sport amateur. Mardi, Emmanuel Macron a seulement évoqué la reprise des "activités extra-scolaires", en plein air à partir de samedi et en salle à partir du 15 décembre.
Olivier Véran devrait, lui, revenir sur la campagne "massive" de vaccination qui doit démarrer fin décembre/début janvier, enjeu crucial sur lequel l'exécutif est attendu au tournant, après les ratés sur les masques et les tests.
"Les vaccins et la question de l'isolement seront abordés", selon l'entourage de Jean Castex. "Mais il ne faudra pas attendre" de détails supplémentaires par rapport aux déclarations d'Emmanuel Macron qui a lancé le débat sur des conditions d'isolement plus contraignantes des cas positifs en appelant le Parlement à s'en saisir.
Il y aura en revanche davantage de précisions sur les mesures à destination des jeunes, des précaires et des intermittents promises par le chef de l'Etat ainsi que sur les aides à destination des entreprises.
Emmanuel Macron a annoncé mardi que pour les entreprises fermées administrativement, pourraient obtenir une aide correspondant à 20% de leur chiffre d'affaires annuel. D'autres secteurs, partiellement fermés, pourraient aussi être concernés, avec une aide modulée, avance-t-on dans l'entourage du Premier ministre.
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