Les prix du foie gras vont augmenter durablement cette année en raison de la mise en place de mesures sanitaires "drastiques" de biosécurité après l'épizootie de grippe aviaire qui a fait perdre 25% de sa production en 2016 à la filière.
Le prix du foie gras en magasin devrait augmenter d'environ "40 centimes d'euros maximum par tranche" de 40 gr, par rapport au prix de 2015, a indiqué jeudi le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), tout en soulignant que le prix final dépendra des enseignes de distribution.
Cette hausse de prix est "structurelle", a souligné le Cifog.
"C'est le prix de la qualité sanitaire" car au delà de l'épizootie et du vide sanitaire qui l'a suivi, estimé à 500 millions d'euros, "les mesures de biosécurité imposent des investissements dans les exploitations agricoles, comme la construction de nouveaux bâtiments", a déclaré le président du Cifog, Christophe Barrailh lors d'une conférence de presse.
"Cette filière est en train de repartir dans des conditions sanitaires complétement repensées, renouvelées, et on aura à la fin de l'année un foie gras d'excellente qualité. Aujourd'hui, le foie gras français correspond aux toutes nouvelles normes en matière de biosécurité. Il sera un peu plus cher, mais c'est une garantie de qualité", a déclaré le ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll.
Mais la France ne retrouvera pas dès 2017, son niveau de production de 2015, qui était alors de 19,2 tonnes.
Idem sur la balance commerciale. Après un excédent de 56,3 millions d'euros en 2015 sur l'ensemble de la filière, les exportations françaises ont déjà chuté de 7,8 millions d'euros au premier semestre 2016 en raison de la crise sanitaire.
Dans le même temps, les importations venant de Hongrie et de Bulgarie ont augmenté de 10,9 millions d'euros, selon les professionnels.
"Aujourd'hui, les professionnels français se mobilisent donc massivement pour que les pays ayant fermé leurs frontières au foie gras français, notamment en Asie, les rouvrent dès que possible", assure le Cifog.
Pour endiguer l'épizootie de grippe aviaire déclarée en novembre 2015, un vide sanitaire de cinq semaines avait été imposé au printemps dans les élevages de 18 départements du sud-ouest de la France.
L'élevage de canetons n'a pu reprendre qu'à la mi-mai après une complète désinfection des élevages et la mise en place de nouvelles mesures de biosécurité.
L'ensemble de la filière attend maintenant le feu vert de l'Office international des épizooties (OIE), indispensable pour les exportations hors Union Européenne.
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