Le foie gras est l'un des produits phares de cette période de fêtes. Il est souvent préparé en France, mais d'autres pays en exportent de plus en plus, comme la Bulgarie et la Hongrie. Leurs produits sont nettement moins chers que les autres… reste à voir si la qualité est équivalente.
Le gavage des oies et des canards est une tradition de longue date en Bulgarie et en Hongrie. Dans les années nonante, les producteurs ont opté pour des méthodes industrielles en modernisant les vastes fermes d'élevage héritées du communisme. Si la France, avec près de 20 mille tonnes de foie gras annuel, reste le premier pays producteur, la Bulgarie et la Hongrie sont ses concurrents directs. "Pour la production de foie gras de canard, la Bulgarie arrive en deuxième position, suivie par la Hongrie, qui commence à se détourner de sa production traditionnelle, le foie gras d'oie", explique Plamen Chelebiev, un producteur bulgare.
Une grosse différence de prix
En Belgique, à Barchon, une grande surface spécialisée dans l'alimentation vend sept fois plus de foie gras cru originaire de Bulgarie ou de Hongrie que de foie gras français. Le prix est l'argument principal: 25,70€ le kilo pour la Bulgarie et 41,70€ le kilo en France.
Cet élevage de canard est le plus grand de Bulgarie. Les œufs fécondés viennent de France, mais pour le reste, jusqu'au foie gras, tout est fait sur place. Le prix de la main d'œuvre y est aussi beaucoup plus bas qu'en France. "Il n'y a en somme aucune différence entre l'élevage de canetons en France ou en Bulgarie. Les deux pays appliquent les mêmes réglementations européennes en termes de technologie et de sécurité sanitaire", affirme Pavel Chelebiev, propriétaire de l'élevage de canards.
Et la qualité?
Mais que vaut ce foie gras venu de l'est? Le prix plus élevé d'un foie gras français est-il justifié? Il y aurait en tout cas une différence de qualité. "C'est des canards qui sont élevés en cage principalement. Contrairement à la France, qui eux élèvent leurs canards sur leurs propres terres en liberté. C'est un autre élevage et un autre engraissage, donc ça se ressent un petit peu dans le goût, donc oui il y a une différence", explique Marc Bredenbach, responsable d'un rayon charcuterie, interrogé par Vincent Jamoulle et David Muller.
Au final, 80% du foie gras bulgare est acheté par la France… qui le réinjecte étiqueté avec des marques françaises dans le marché du foie gras premier prix.
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