Mr Bricolage, la chaîne qui vend des produits de quincaillerie, de décoration ou de jardinage, mise sur un vaste plan stratégique pour se relancer, passant notamment par la fermeture de 17 établissements en difficulté et la suppression de 238 postes.
Le groupe, qui dessert au total 832 magasins, dont 759 en France, souhaite se recentrer sur son activité de services aux établissements vendant ses produits et prévoit de se désengager de la plupart de ses 87 magasins en propre en France, selon un communiqué diffusé mercredi.
Aussi, outre la fermeture nette en 2017 de 17 magasins estimés "dans une situation critique", Mr Bricolage prévoit la cession "en l'état" d'une trentaine de magasins dans les deux ans.
La société, créée en 1964, envisage également qu'une trentaine de magasins "fassent l'objet d'investissements destinés à pérenniser leur activité avant leur cession".
Cette annonce a été accueillie avec colère par les syndicats CFDT, CGT et FO, décidés à "se battre tous ensemble". "On trouve cela inadmissible que les actionnaires n'aient jamais rien fait (pour les magasins en difficulté, ndlr) et que d'un seul coup on en ferme 17", a déclaré à l'AFP Jean-Michel Bois, du syndicat majoritaire CFDT.
C'est "du grand n'importe quoi", a renchéri Pascal Wilcke (CGT). "Ca fait des années qu'on alerte sur ce qui ne va pas dans les magasins", comme des points de vente de "4.000 m2 avec cinq vendeurs", et "rien n'a changé", a-t-il ajouté, en observant que ce sont "toujours les mêmes, les salariés, qui trinquent".
Un comité d'entreprise extraordinaire est convoqué le 24 novembre à Paris, ont indiqué les syndicats. "Nous allons nous battre pour défendre les emplois", a promis M. Bois. "Tous ensemble", a abondé M. Wilcke. Les syndicats sont "à l'unisson", a souligné Nathalie Brunet (FO).
En 2015, la baisse de la rentabilité des magasins détenus en propre, qui avaient dans leur ensemble essuyé une perte opérationnelle de 12 millions d'euros, avait pesé sur le bénéfice du groupe.
"Le redimensionnement de notre parc de magasins intégrés est la condition nécessaire pour nous permettre de poursuivre notre développement en France et à l'international", a assuré Christophe Mistou, directeur général de Mr. Bricolage, cité dans le communiqué. Ancien de Castorama, il est arrivé à la tête de l'entreprise en mars.
Mr Bricolage conservera cependant quelques magasins en propre, "une vingtaine maximum", a précisé M. Mistou à l'AFP, expliquant vouloir développer "trois ou quatre concepts de magasins pour exprimer notre savoir-faire".
Après avoir repoussé les avances de ses concurrents britannique Kingfisher et français Bricorama, le groupe avait déjà engagé en septembre 2015 des mesures d'économies.
Il prévoit aussi le déploiement d'un système unique de gestion.
Financièrement, les évolutions annoncées se traduiront pour l'entreprise par une charge de 65 millions d'euros dans ses comptes 2016.
Mr Bricolage avait demandé la suspension mercredi de la cotation de son action à la Bourse de Paris. Il y est valorisé 135 millions d'euros.
Vos commentaires