Avec les pertes qu'ils connaissent depuis des années, des agriculteurs de la région de Lille ont décidé de vendre eux-même leurs propres produits. Treize producteurs se sont associés pour ouvrir leur magasin. Une belle aventure lancée il y a tout juste un an. Et ça marche: plus de 2000 clients s'y rendent chaque semaine dont des Belges. Reportage de Ludovic Delory et Aline Lejeune.
Christophe fait partie des 13 agriculteurs à l’origine du projet. Ses crèmes glacées sont fabriquées avec ses propres fruits rouges. Avant, il les commercialisait à la ferme. Aujourd’hui, il remplit lui-même son étalage dans le magasin. ""On voulait absolument rencontré le consommateur, échanger avec lui, voir et répondre à ses attentes", dit Christophe Drieux.
Le magasin Talents de ferme s’apprête à fêter son premier anniversaire. Ici, le credo, c’est le circuit court. Et même ultra-court. A l’arrière du point de vente, les ouvriers s’activent, pour proposer les produits transformés directement au consommateur. Exemple: les carcasses de porc, de bœuf ou d’agneau aboutissent directement dans cet atelier réfrigéré.
"Plusieurs fois par semaine, les producteurs amènent directement leur viande et elle est découpée ici et mise en rayon. On a donc toujours de la viande de Top Qualité", s'enorgueillit Christophe Drieux.
Thibaut et Laeticia se chargent de la découpe. Ces deux bouchers ont été engagés suite au succès de la formule. Après un an d’existence, Talents de Ferme compte 16 salariés. Y compris de jeunes étudiants, comme Julie. C’est elle qui se charge de la vente derrière le comptoir.
Un million d’euros investis, 300 m², 5 ans de démarches administratives. Ce magasin résulte du combat acharné de plusieurs producteurs locaux. Danielle a fermé le petit magasin qu’elle tenait seule dans son exploitation pour se lancer à corps perdu dans le projet. "C'est la possible venue d'une enseigne de la grande distribution qui nous a faits un peu réagir et qui nous a donnés l'idée de faire quelque chose ensemble au niveau des agriculteurs de la commune qui étaient déjà en vente directe" explique Danielle Grave.
Danielle a pu accroître ses marges sur la vente de ses légumes. Et comme ses collègues, elle preste 17 heures par semaine au magasin. "Ca fait partie de notre métier, on a besoin d'être en contact avec la clientèle et lui expliquer ce qu'on fait" estime Danielle Grave. "Ca nous évite d'aller en plusieurs endroits. Et deuxièmement, c'est beaucoup mieux que les grandes surfaces, on a des produits beaucoup plus frais", se félicite un client.
La stratégie porte ses fruits. Près de 2.000 clients se pressent chaque semaine dans le magasin. Outre la qualité, ils apprécient le côté pratique. En un an, le magasin coopératif affiche un chiffre d’affaires hebdomadaire de 50.000 euros. L’avenir de l’agriculture, assurent ses promoteurs.
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