Des centaines de chauffeurs de taxis, qui protestaient contre la légalisation au Portugal d'Uber et Cabify, services de réservation de voitures avec conducteur, bloquaient lundi l'accès à l'aéroport de Lisbonne, obligeant de nombreux voyageurs chargés de valises à marcher à pied.
Après des échauffourées avec des policiers fortement armés qui ont arrêté trois chauffeurs de taxi, les manifestants ont refusé de quitter les abords de l'aéroport, alors que le cortège devait se diriger dans un premier temps vers l'Assemblée de la République.
Privés de taxis, les touristes qui arrivaient à Lisbonne se rabattaient sur le métro, particulièrement bondé en ce jour de manifestation, des autocars ... ou commandaient des véhicules via ces applications mobiles tant décriées par les chauffeurs de taxis.
"Je mettrai presque autant de temps pour me rendre à mon hôtel depuis l'aéroport que pour venir d'Amsterdam", a déploré Roland Baak, 46 ans, en voyage d'affaires, qui patientait dans une longue file pour acheter un ticket de métro.
La mobilisation restait inférieure aux attentes des deux principales organisations du secteur, Antral et la Fédération portugaise des taxis, qui avaient tablé sur une participation d'environ 6.000 taxis sur les 13.000 opérant au Portugal.
"Interdit aux illégaux" et "nous sommes des taxis", pouvait-on lire sur des affiches collées sur les vitres des taxis qui avait parcouru le nord-est de la capitale dans un concert de klaxons, arborant des drapeaux blancs et rouges.
"Nous travaillons pendant de longues heures pour gagner très peu. Le gouvernement doit mettre fin à ce transport illégal de passagers", a réclamé un chauffeur de taxi lisboète, Paulo Carvalho, 56 ans.
Les chauffeurs de taxi s'opposent à un projet de décret du gouvernement d'Antonio Costa qui vise à encadrer l'activité des applications mobiles de la société américaine Uber et de sa concurrente espagnole Cabify.
L'exécutif socialiste compte imposer à ces chauffeurs privés l'obligation de se former pendant 30 heures - contre 150 pour les taxis -, de disposer d'un véhicule de moins de huit ans, d'émettre des factures électroniques et de souscrire une assurance de transport de passagers.
"C'est une loi sur mesure pour ces plateformes que nous n'acceptons pas. Nous réclamons les mêmes règles pour tous afin de pouvoir lutter à armes égales", s'est emporté Florencio Almeida, président de l'association Antral.
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