Ce lundi matin sur Bel RTL, Frédéric Moray aborde la question de la Turquie et son entrée de l’Union européenne. Depuis quand est-elle reconnue comme officiellement candidate ? Pourquoi n’en est-elle pas encore membre ?
À l’occasion de la visite officielle du Président turc Recep Erdogan à Bruxelles, Frédéric Moray revient sur la situation actuelle de la Turquie et sa demande pour entrer dans l’Union européenne. Et celle-ci est au point mort.
En fait, personne n’y croit plus vraiment… La Turquie a été reconnue officiellement candidate en 1999, lors du sommet d’Helsinki et les négociations ont été entamées en 2005, mais cela fait plus de 50 ans que la Turquie entend se rapprocher de l’Union européenne. En 1963 déjà, elle en devenait un membre associé.
Depuis, Turquie et Union européenne sont dans un jeu de "Je t’aime moi non". Interrompues en 2010, ces négociations ont repris en 2013, mais rien ne bouge vraiment. 35 chapitres doivent être négociés. Actuellement seuls 13 ont été ouverts, dont un seul réglé.
Pourquoi ces difficultés ? Où cela coince-t-il ?
De grosses divergences diplomatiques comme par exemple la non-reconnaissance de l’indépendance de l’île de Chypre, membre de l’Union… L’Europe qui n’accepte pas non plus l’offensive de l’autorité turque contre sa minorité kurde.
Il y a aussi des questions éthiques sur le non-respect des droits de l’homme, le statut des femmes dans ce pays, la liberté de la presse qui n’est pas garantie… Bref, sur toute une série de points, la Turquie ne respecte pas les valeurs humanistes défendues par l’Europe.
Et puis, l’Union européenne doit encore digérer ses précédents élargissements. En 10 ans, l’Union est passée de 15 à 28 membres et on sent bien les difficultés aujourd’hui rencontrées par ces pays pour s’accorder entre eux.
Alors l’idée d’intégrer un aussi grand pays, de 75 millions d’habitants… de surcroît très largement musulmans même si l’état est laïc… Cette idée passe mal auprès des citoyens européens. Un sentiment confirmé par de nombreux sondages menés au fil des ans, notamment en Allemagne et en France…
La Turquie elle-même semble se décourager. Fin 2012, Recep Erdogan a annoncé que si ces négociations n’avaient pas abouti en 2023, il retirerait officiellement cette candidature.
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