En 48 heures, Amatrice, qui n'était qu'un petit village, perdu dans les montagnes, a attiré l'attention du monde entier. Un endroit jusque là, tranquille, pris d'assaut aujourd'hui, par des centaines de secouristes, qui s'affairent sous les yeux d'habitants dépités, qui ont tout perdu. Le reportage de nos envoyés spéciaux sur place, Jimmy Méo et Aline Lejeune.
Amatrice portait le label d'un des plus beaux villages d'Italie. Aujourd'hui, il change carrément de visage. Bien sûr, il y a la partie visible de l'iceberg: ces bâtiments en ruine, ces maisons écrasées ou éventrées et puis ces moments d'émotion où l'on croise timidement des riverains effondrés. Ici, le temps s'arrête et tout autour c'est l'effervescence: des ambulanciers, des secouristes et des chiens pisteurs qui ne veulent pas baisser les bras.
"Plus le temps passe et fatalement il y a de moins en moins d'espoir. Mais nous voulons encore y croire. Après tout, à l'Aquila, la dernière personne sauvée a été retrouvée après 72 heures", explique Luca Care, porte-parole des pompiers.
Pourtant, les missions changent et les grues et camions dégagent les gravats sans ménagement. Les premières voitures compressées sont enlevées. Les Italiens se donnent rendez-vous ici. Certains bénévoles de la région et d 'autres qui viennent de bien plus loin, étourdis par la situation.
"Il n'y a pas de mot pour décrire ce que nous voyons ici. Nous avons traversé le pays pour venir constater le drame qui s'est produit dans ce village", témoigne un badaud dans le RTLinfo13H.
2500 habitants habitent à Amatrice le reste de l'année. Maintenant, le village isolé dans les montagnes accueillent des dizaines de campements: pompiers, protection civile, Croix-Rouge sont présents 24 heures sur 24 et l'armée s'installe lourdement représentée.
Notre journaliste Jimmy Méo était en direct de ce village anéanti dans le RTLinfo 13H. Il nous explique pourquoi il n'a pas bien dormi la nuit dernière. "Il était 6h30 ce matin et nous avons été réveillés par une nouvelle secousse: 4,8 sur l'échelle de Richter. Tout l'hôtel s'est retrouvé dans les couloirs avec plusieurs Italiens inquiets. Il faut dire que même si la région est habituée géographiquement aux tremblements de terre, les riverains n'arrivent pas à s'y faire. Ils ont extrêmement peur aujourd'hui à chaque secousse".
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