Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a promis vendredi des mesures pour améliorer les structures et les procédures d'accueil des flux croissants de migrants et réfugiés qui entrent en Europe via la Grèce, mais souligné que cette" question "dépasse" les capacités de son pays.
"Ce problème nous dépasse. La Grèce est un pays qui subit une crise économique et fait face à une crise humanitaire dans la crise", a déclaré le Premier ministre à l'issue d'une réunion ministérielle sur cette question.
Il s'est engagé à prendre des mesures pour "améliorer les infrastructures d'accueil (...)" en Grèce, "accélérer les procédures d'identification" des nouveaux arrivants et leur transfert des îles de la mer Egée où ils débarquent généralement depuis la Turquie, vers le continent.
Le Premier ministre va également charger l'un de ses proches, le ministre d'Etat Alekos Flambouraris, de diriger une instance de "coordination" de toutes les actions sur les questions migratoires, en lien avec le ministère de l'Immigration. L'un des enjeux est notamment de mieux gérer les fonds européens que reçoit la Grèce pour la surveillance des frontières et la prise en charge des migrants, et ne pas les perdre faute d'action, a reconnu le Premier ministre.
Il n'a toutefois pas présenté d'objectifs chiffrés ni de calendrier.
Le représentant pour l'Europe du Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (HCR) a sévèrement critiqué vendredi les défaillances de l'Etat grec dans la prise en charge des migrants et des réfugiés qui débarquent en masse sur les îles grecques depuis la Turquie.
Le HCR a notamment demandé au gouvernement grec de "désigner d'urgence une seule autorité pour coordonner" ses actions.
Mais Alexis Tsipras en a également de nouveau appelé à la solidarité européenne: "c'est un problème international, un problème européen (...). La solidarité européenne ne peut pas être à la carte", a-t-il fait valoir, mettant en cause certains pays de l'UE "qui refusent le principe de solidarité" sur la question migratoire.
Pour le Premier ministre grec, "les pays d'arrivée des migrants ne peuvent se transformer en entrepôts d'âmes humaines et la Méditerranées en cimetière".
De janvier à juillet le HCR estime que quelque 124.000 réfugiés et migrants sont arrivés de Turquie dans les îles grecques, principalement Lesbos, Chios, Kos, Samos et Leros.
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