Le dialogue de sourds s'est poursuivi jeudi entre les Etats-Unis qui redoutent désormais une attaque de l'Ukraine "dans les prochains jours" et la Russie qui balaye ces accusations, sur fond de bombardements accrus dans l'est du pays.
Voici les dernières informations quant à cette crise en Ukraine
21h00 - La Russie est "responsable" des dernières cyberattaques visant l'Ukraine (responsable américaine)
Les Etats-Unis ont accusé vendredi la Russie d'être "responsable" des dernières cyberattaques ayant visé mardi plusieurs sites internet militaires officiels ukrainiens et deux banques publiques, des attaques pour lesquelles le Kremlin avait nié toute responsabilité.
"Nous pensons que l'Etat russe est responsable des vastes cyberattaques contre des banques ukrainiennes cette semaine", a affirmé Anne Neuberger, conseillère de la Maison Blanche sur les piratages informatiques, au moment où les tensions sont à leur comble dans la crise avec la Russie autour de l'Ukraine.
15h29 - Macron appelle à la "cessation" des bombardements
Emmanuel Macron a appelé vendredi à Bruxelles à la "cessation des actes militaires" qui "se sont multipliés" dans l'Est de Ukraine où "la pression militaire russe ne faiblit pas".
"La situation est extrêmement préoccupante" et a fait "plusieurs victimes apparemment ces dernières heures". "Nous n'avons pas la preuve des désengagement militaires russes à ce stade", a ajouté le président français devant la presse à l'issue du sommet UE-Union africaine.
15h09 - Les Etats-Unis approuvent la vente potentielle de 250 chars d'assaut à la Pologne
Les Etats-Unis ont approuvé une importante vente potentielle à la Pologne de 250 chars d'assaut pour un montant de six milliards de dollars, a annoncé vendredi le département d'Etat.
La vente, qui doit encore être approuvée par le Congrès américain, concerne 250 chars d'assaut Abrams "et des équipements liés", dont des véhicules, des canons et des munitions, et doit permettre à la Pologne de "faire face aux menaces actuelles et futures" en Europe.
14h35 - Poutine reçoit Loukachenko pour parler coopération militaire
Le président russe Vladimir Poutine a reçu vendredi son allié et homologue bélarusse Alexandre Loukachenko pour discuter de la coopération militaire entre leurs deux pays.
"Nous allons parler de la situation régionale et évaluer comment se déroule la coopération militaire", a déclaré M. Poutine au début de leur entretien ouvert aux caméras de télévision.
14h30 - Les séparatistes pro-russes ordonnent l'évacuation de civils vers la Russie
Le dirigeant de la "république" séparatiste pro-russe de Donetsk, en guerre contre l'Ukraine, a annoncé vendredi l'évacuation de civils vers la Russie voisine, accusant Kiev de préparer une invasion après une flambée des heurts.
14h25 - La Russie exerce "une menace absolument inacceptable" selon l'Allemagne
La Russie exerce "une menace absolument inacceptable" sur la sécurité européenne en massant plusieurs dizaines de milliers de soldats à ses frontières avec l'Ukraine, a accusé vendredi la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock. "Cette crise n'est pas une crise ukrainienne. C'est une crise russe", a ajouté la ministre dans un discours à la Conférence de Munich sur la sécurité. Les récentes annonces russes d'un retrait partiel de troupes "ont été une lueur d'espoir", mais Mme Baerbock a dit souhaiter "voir des actes, car la menace russe est toujours réelle".
12h42 - Nouveaux bombardements dans l'Est de l'Ukraine
L'Est de l'Ukraine connaissait vendredi de nouveaux bombardements, l'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses s'accusant mutuellement d'utiliser des armes lourdes, un regain de violences qui nourrit les craintes d'invasion russe.
Le dialogue de sourds se poursuivait lui aussi entre les Etats-Unis, qui redoutent désormais une attaque de l'Ukraine "dans les prochains jours", et la Russie qui balaye ces accusations.
A la mi-journée, le son de bombardements était audible à Stanitsa Louganska, une ville de l'Est de l'Ukraine sous le contrôle des forces gouvernementales, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place. Déjà touchée la veille par des tirs qui ont endommagé une école maternelle et plusieurs maisons, la localité restait partiellement privée d'électricité vendredi.
Dans cette situation très tendue, les regards étaient tournés de nouveau vers le président russe Vladimir Poutine dont les intentions concernant l'Ukraine restent troubles.
11h21 - 149.000 soldats russe à la frontière, affirme le ministre ukrainien de la défense
La Russie a massé 149.000 soldats à la frontière ukrainienne, a annoncé vendredi devant les députés le ministre ukrainien de la Défense.
"Nous observons les unités militaires russes dont les forces terrestres s'élèvent à 129.000. Si on y ajoute la composante navale et aérienne, elles atteignent 149.000", a déclaré Oleksiï Reznikov.
10h07 - La Russie annonce des manoeuvres et des tirs de ses forces "stratégiques"
La Russie a annoncé vendredi qu'elle allait mener, sous la supervision de Vladimir Poutine samedi, des manoeuvres de ses forces stratégiques, notamment avec des tirs de missiles balistiques et de croisière, en pleine crise avec les Occidentaux.
"Le 19 février, sous la direction du commandant suprême des forces armées russes Vladimir Poutine, un exercice planifié des forces de dissuasion stratégique sera organisé", a indiqué le ministère de la Défense, cité par les agences de presse russes.
9h46 - L'Ukraine et les séparatistes prorusses s'accusent de nouveaux bombardements
L'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses se sont mutuellement accusés vendredi de nouveaux bombardement dans l'Est du pays, en proie depuis la veille à une flambée de violences sur fond de craintes d'une attaque de Moscou.
Les autorités ukrainiennes ont fait état de 20 violations du cessez-le-feu par les séparatistes pendant la nuit, tandis que les rebelles prorusses ont rapporté 27 tirs de l'armée ukrainienne.
7h36 - La Russie annonce de nouveaux retraits
La Russie a annoncé vendredi retirer des chars déployés près de la frontière ukrainienne, qui retournent dans leur garnisons, et déplacer des bombardiers de Crimée annexée, sur fond de craintes occidentales d'une attaque de l'Ukraine.
"Un autre train militaire transportant du personnel et des équipements appartenant aux unités de l'armée de chars du district militaire de l'Ouest est retourné à ses bases permanentes" dans la région de Nijni Novgorod, à plus de mille kilomètres de l'Ukraine, a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
Ces forces retournent dans leurs garnisons "après avoir terminé un exercice d'entraînement planifié".
Un porte-parole de la flotte russe, cité par l'agence Interfax, Alexeï Roulev, a lui annoncé que dix bombardiers Su-24 basés en Crimée avaient quitté cette péninsule annexée en 2014 pour d'autres aérodromes en Russie dans le cadre d'une exercice.
La Russie a, selon les Etats-Unis, déployé plus de 150.000 soldats dans le voisinage de l'Ukraine, faisant craindre une invasion de ce pays.
Moscou dément tout projet en ce sens et a annoncé depuis mardi une série de retrait de ses troupes, images de trains chargés d'équipements à l'appui, mais sans convaincre les Occidentaux.
Le dialogue de sourds s'est poursuivi jeudi
La confrontation a pris un tour très solennel à l'ONU: le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken est venu devant le Conseil de sécurité exhorter les Russes à "abandonner la voie de la guerre".
"Toutes les indications que nous avons, c'est que (les Russes) sont prêts à entrer en Ukraine, à attaquer l'Ukraine", avait dit auparavant le président américain Joe Biden, jugeant l'offensive possible "dans les prochains jours".
La Russie a, selon les renseignements américains, déployé plus de 150.000 soldats et leurs équipements dans le voisinage de l'Ukraine.
Moscou a pour sa part annoncé mardi et mercredi le retrait de ses troupes, images de trains chargés d'équipements à l'appui, mais sans convaincre les Occidentaux.
Joe Biden a répété que la Russie prépare selon lui un prétexte, une "fausse alarme", liée au conflit entre Kiev et des séparatistes pro-russes dans l'Est ukrainien, qui justifierait son intervention.
Ecole bombardée
La région du Donbass, épicentre de ce conflit qui depuis huit ans oppose les forces ukrainiennes à des combattants pro-russes, a connu jeudi des échanges de tirs à l'arme lourde accrus.
L'armée ukrainienne a en particulier dénoncé jeudi une attaque contre la localité Stanitsa Louganska, qui a privé la moitié de cette localité d'électricité et laissé un trou d'obus dans le mur d'une école.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a estimé que "le bombardement sans distinction d'infrastructures civiles était inacceptable", tout en saluant "la retenue" dont fait preuve l'Ukraine selon lui.
Les séparatistes de Lougansk ont eux accusé Kiev d'être responsable d'une multiplication des bombardements pour "pousser le conflit vers une escalade".
Conseil de sécurité
Le Kremlin a lui estimé que la "concentration extrême des forces ukrainiennes" était responsable de cette situation "extrêmement dangereuse".
Le dialogue de sourds a été parfaitement illustré lors de la séance jeudi du Conseil de sécurité.
"Je n'ai aucun doute sur le fait que la réponse à mes déclarations ici aujourd'hui sera faite de nouvelles dénégations du gouvernement russe", a dit le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, tout en proposant une rencontre "la semaine prochaine "à son homologue russe Sergueï Lavrov.
"Le gouvernement russe peut annoncer aujourd'hui" que "la Russie ne va pas envahir l'Ukraine, le dire clairement, le dire pleinement au monde entier, et ensuite le démontrer", a-t-il martelé. "Dans les jours qui suivront, le monde se souviendra de cet engagement, ou du refus d'en faire autant."
Avant lui le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine, extrêmement posé, avait refusé de s'étendre sur ce qu'il a qualifié de "spéculations".
Il a plutôt énuméré les griefs de Moscou envers l'Ukraine, accusée de ne pas appliquer les accords de Minsk de 2015, censés pacifier l'est séparatiste.
Une éventuelle reconnaissance de ces territoires séparatistes en Ukraine, telle que l'a demandée la chambre basse du parlement russe, représenterait selon la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss une volonté de "confrontation".
Expulsion de diplomates
La Russie a par ailleurs déroulé une nouvelle fois jeudi le catalogue de ses demandes stratégiques aux Occidentaux, qui les ont pour la plupart déjà rejetées.
En cas de refus, "la Russie sera forcée de réagir, notamment par la mise en oeuvre de mesures à caractère militaire et technique", a menacé la diplomatie russe.
Le président bélarusse Alexandre Loukachenko, allié de la Russie, s'est dit prêt jeudi à accueillir des "armes nucléaires", dont il ne dispose pas depuis la chute de l'URSS.
Moscou réclame "le retrait de toutes les forces et armements des Etats-Unis déployés en Europe centrale et orientale, en Europe du Sud-Est et dans les pays baltes" et un "renoncement à tout élargissement futur de l'Otan", à l'Ukraine en particulier.
La Chine s'est mêlée au débat jeudi en estimant, lors de la réunion du Conseil de sécurité, que "l'expansion constante de l'Otan, dans le sillage de la Guerre froide, (allait) à l'encontre de notre époque."
Evoquant implicitement les Etats-Unis, l'ambassadeur chinois à l'ONU, Zhang June a souligné que le monde comptait "un pays qui refuse de renoncer à sa mentalité de la Guerre froide, qui dit une chose et en fait une autre pour parvenir à une supériorité militaire".
Illustration des tensions en cours, le département d'Etat américain a révélé jeudi que la Russie avait "expulsé" le numéro deux de son ambassade à Moscou, le diplomate Bart Gorman, disant étudier une "riposte".
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a affirmé que cette mesure répondait à la récente expulsion "injustifiée" d'un diplomate russe en poste à Washington.
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