L'UE a annoncé ce lundi préparer "une intervention d'urgence" et "une réforme structurelle" du marché européen de l'électricité, dont le fonctionnement est de plus en plus critiqué face à la folle envolée des prix, une proposition également défendue par le Premier ministre belge Alexander De Croo.
Une telle réforme, réclamée de longue date par la France mais qui divisait les Vingt-Sept, sera au menu d'une réunion des ministres de l'Energie de l'UE le 9 septembre à Bruxelles.
"La flambée des prix de l'électricité montre clairement les limites du fonctionnement actuel du marché. Celui-ci avait été conçu dans un contexte très différent", a reconnu Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, lors d'une conférence à Bled (Slovénie).
"C'est pourquoi nous travaillons en ce moment à une intervention d'urgence et à une réforme structurelle du marché", a-t-elle affirmé, sans plus de précisions.
"Nous devons réparer le marché de l'énergie"
La date du 9 septembre a été annoncée ce lundi par le ministre tchèque de l'Industrie, Jozef Sikela, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE. "Nous devons réparer le marché de l'énergie. La solution au niveau de l'UE est de loin la meilleure", a-t-il souligné sur Twitter.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a également pressé ce lundi les Etats membres de s'entendre "rapidement" et de "façon coordonnée" sur une réforme. Le système actuel "ne peut pas être décrit comme fonctionnel s'il conduit à des prix de l'électricité aussi élevés", a-t-il déclaré.
Alexander De Croo a joint sa voix à ses appels, lors d'une discours devant l'Offshore Northern Seas Conference (ONS) à Stavanger, en Norvège. Notre Premier ministre a cherché à convaincre la Norvège - le principal fournisseur de gaz à la Belgique - de l'utilité de fixer un prix plafond européen pour le gaz naturel.
Les prix de l'énergie s'envolent à des niveaux stratosphériques
Les appels à modifier le marché commun de l'électricité se multiplient alors que, après six mois de guerre en Ukraine, les prix de l'énergie s'envolent à des niveaux stratosphériques, faisant craindre une explosion du coût de la vie l'hiver prochain.
Sur le marché européen, c'est le prix de revient de la dernière source d'électricité mobilisée pour répondre à la demande, souvent les centrales au gaz, qui détermine le prix qui s'impose à tous les opérateurs du continent. Ce prix s'est envolé de concert avec la flambée des cours du gaz liée à la baisse drastique des livraisons gazières russes à l'Europe.
Un marché plus tenable pour beaucoup de consommateurs et de familles
Dimanche, le chancelier autrichien Karl Nehammer avait appelé l'UE à "découpler le prix de l'électricité de celui du gaz" pour "arrêter cette folie". Selon lui, ce découplage sera au menu des pourparlers du 9 septembre. Le même jour, la ministre belge de l'Energie Tinne Van der Straeten appelait à réformer "un marché en échec", qui n'est "plus tenable pour beaucoup de consommateurs et de familles".
Ce découplage était réclamé par Paris, qui estime que les consommateurs français sont pénalisés, empêchés de bénéficier pleinement des bas coûts du nucléaire par un mécanisme jugé "obsolète".
L'an dernier, dans une déclaration commune publiée en octobre 2021, neuf Etats membres, dont l'Allemagne, s'étaient farouchement opposés à toute réforme du marché de l'électricité, jugeant le système actuel efficace pour "contribuer à l'innovation" et "faciliter la transition" vers des énergies vertes.
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