Durant la campagne qui a précédé le référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne organisé ce jeudi, les pro-brexit ont lancé un argument majeur pour attirer des électeurs. Ils avaient promis d'utiliser les 350 millions de livres sterling (435 millions d'euros) envoyées chaque semaine à l'UE pour financer le système de santé publique au Royaume-Uni.
L'argument a été martelé en l'affichant sur des bus, des pancartes, des tracts, ou encore sur internet. Le chef du parti eurosceptique UKIP (Parti de l'indépendance du Royaume-Uni), a pourtant admis dès ce vendredi que l'argument était faux. Une journaliste britannique lui a demandé s'il pouvait garantir que les 350 millions de livres seraient utilisées pour les soins de santé: "Non, je ne le peux pas et je ne l’ai jamais prétendu. C’était une erreur faite par le camp du 'Leave'", a répondu Nigel Farage.
Un camp divisé
Comme l'expliquent nos confrères du Monde, le camp des pro-brexit est divisé en deux: les conservateurs menés par l'ancien maire de Londres Boris Johnson, et le parti UKIP dirigé par Nigel Farage.
Dans la campagne, ce n'est pas Nigel Farage et son parti qui ont obtenu les budgets de la Commission électorale, et ils ne sont donc pas directement responsables de cet argument, qui a pourtant joué un rôle non négligeable sur l'issue du référendum.
Un message politique déjà démenti
L'argument avait pourtant déjà été démenti à plusieurs reprises par les anti-brexit et des études indépendantes. S'il est vrai que le Royaume-Uni verse chaque semaine 350 millions de livres à l'UE, c'est sans compter le rabais négocié en 1984 par Margaret Thatcher ainsi que l'argent envoyé par l'UE au Royaume-Uni dans le cadre de sa politique européenne. C'est sans compter également sur les économies réalisées grâce au marché commun et à la levée des taxes douanières dans les échanges entre le Royaume-Uni et ses partenaires européens.
Le chef du parti anti-Europe l'avoue: l'un des principaux arguments des pro-brexit était faux
Publié le 25 juin 2016 à 11h21
Nigel Farage, chef du parti eurosceptique UKIP
Vos commentaires