Cela fait 10 jours que la Russie a débuté son offensive en Ukraine. 10 jours de guerre aux quatre coins du pays. Même dans les régions éloignées du front, la menace est permanente. Entre deux alertes aux bombardements, les Ukrainiens s'organisent pour venir en aide aux victimes du conflit, comme ont pu le constater nos envoyés spéciaux Sébastien Rosenfeld et Maxime Simon.
Nos reporters sont à Tchernivtsi, en Ukraine. Sur place, les sirènes d'alarme retentissent. Ils suivent un homme au coeur du bâtiment administratif militaire. En entrant, ils se rendent compte qu'ils ne sont pas seuls: tout le personnel attend, avec inquiétude, la fin de l'alerte.
Finalement, la ville reste préservée: les employés peuvent ressortir. "On est loin de la frontière où a eu lieu la vraie guerre, mais malgré ça, on a peur, confie une employée. Trois fois par jour, on va dans les bunkers et on a peur pour nos familles. On veut juste que la guerre s'arrête". La possibilité d'une attaque de grande ampleur est dans tous les esprits. "Des photos montrent que des missiles balistiques peuvent être tirés pour arriver d'un instant à l'autre chez nous, et donc, on peut être loin ou près de ces combats, ça ne change rien, considère un autre employé. Les missiles de l'armée peuvent nous toucher. Et si cela arrive ici, dans la ville, c'est plus que notre territoire qui risque d'être touché".
A l'extérieur, nos reporters ont rencontré le maire de la ville. Avec le chef militaire de la région, il tente d'assurer la sécurité des 290.000 habitants de sa cité. "Nous allons nous battre pour rester en Europe et ne pas appartenir aux Russes, a-t-il affirmé. Nous nous battrons ici partout comme à Odessa. Nous nous préparons comme jamais, comme notre président. Et surtout, je remercie les citoyens européens et leur gouvernement pour leur soutien".
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A quelques mètres de là, les habitants sont très occupés. Ils récoltent des sacs de pommes de terre destinés aux soldats sur le front, notamment à Kiev. Dans le bâtiment, se trouvent stockés des chevaux de frise en cas d'éventuelles attaques de véhicules russes.
Ici, l'objectif est de venir en aide à ceux qui sont sous les missiles. Les bénévoles préparent donc des médicaments destinés aux plus âgés, ceux qui sont cloîtrés chez eux et qui ont besoin de tout. "Nous sommes ici pour prendre des médicaments et les distribuer à des personnes qui ont besoin d'une aide humanitaire urgente, explique une volontaire. Nous faisons des listes précises, qui mentionnent les quantités, les heures, les jours et les villes concernées".
En Ukraine, tout le peuple se bat et se soutient. "C'est vraiment difficile des vivre comme ça, même si on n'a pas encore été bombardés, dit une habitante. Mais on sent vraiment la pression. Chaque matin, on se réveille et on espère que ce soit le dernier jour de la guerre".
La ville de Tchernivtsi a une longue histoire. Elle bénéficie d'un passé multiculturel qui fait toute son attractivité pour les touristes. Mais aujourd'hui, les touristes sont des réfugiés en fuite. "Nous sommes des réfugiés, témoigne une dame, très émue. On vient de Kiev. Nous avons dans cette ville de la famille pour nous aider. C'est horrible. On est partis le premier jour sous les bombes. On a rassemblé nos papiers, quelques affaires et on a fui."
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