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"C'est la 1ère fois que je suis confronté à une telle violence": blessé lors de la manifestation des gilets jaunes à Paris, un CRS décrit des scènes de chaos

 
 

Le déploiement policier (49 unités de forces mobiles, 4.600 membres des forces de l'ordre) et la mise en place de vastes périmètres de sécurité pour protéger les institutions et les Champs-Elysées n'ont pas permis d'éviter un samedi noir à Paris, une semaine après les violents débordements du 24 novembre sur la célèbre avenue.

Si les "Champs" mis sous cloche par les forces de l'ordre ont permis à 500 manifestants de défiler sans heurts, les violences, barricades, voitures incendiées, pillages de commerces se sont propagés à l'ouest et au centre de la capitale après de premiers heurts au pied de l'Arc de Triomphe, noyé sous un déluge de lacrymogènes.

Selon une source policière, quelque 14.000 grenades (lacrymogènes et de désencerclement) ont été utilisées par les seules unités CRS au cours de la journée.


"On a reçu des bancs en guise de projectiles"

133 personnes ont été blessées dans la capitale. Parmi elles, Jessy Castane, CRS. Il décrit des scènes d'une violence inouïe. "J'ai un peu plus 20 ans de CRS. C'est la première fois que je suis confronté à une telle violence. C'était la guerre. On était sur des gens qui veulent casser du flic. Ils se sont servis de barrière de chantier, de mobilier urbain. On a reçu des bancs en guise de projectiles, ils ont disqué les têtes des grilles pour nous balancer les flèches. Il y a une volonté de blesser voire de tuer", confie-t-il au micro d'Alice Moreno pour RTL France. 

"La tombée de la nuit a été le moment de plus dangereux. Entre d'un côté le nuage de lacrymogène et eux qui nous envoyaient des fumigènes de façon de pouvoir nous mettre dans le flou le plus total. A un moment, je ne voyais pas mon collègue à 50 centimètres de moi", assure-t-il. Le CRS décrit des "tirs de mortiers, des bombes agricoles, des jets d'acide". "La prochaine manif, ça va être quoi?! Il vont venir avec des armes à feu?! On se pose la question", conclut-il.

378 personnes sont actuellement en garde à vue après les violences du week-end à Paris. Les deux tiers d'entre elles seront présentés à la justice. Des enquêtes sont ouvertes pour identifier les auteurs de ces dégradations. Les dégâts se chiffrent à plusieurs centaines de milliers d'euros rien que pour l'Arc de triomphe.


 

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