Vingt personnes sont renvoyées devant la cour d'assises spéciale de Paris pour être jugées à partir du 8 septembre pour les attentats du 13 novembre 2015. L'occasion pour l'ancien président français de revenir sur la nuit où tout a basculé pour RTL INFO.
Le soir du 13 novembre 2015, François Hollande, président français de l'époque, est le témoin inattendu du premier acte des attentats de Paris: "Je prends conscience qu'il y a eu une explosion qui n'est pas le fait du hasard et qui est délibérément organisé par un individu", se souvient-il au micro de RTL INFO. "Je ne sais pas encore que c'est un groupe. Je m'éclipse car je sais qu'il y a déjà un mort."
"Un nombre de victimes impressionnant sur les terrasses"
Rester dans le stade. C'est la consigne donnée immédiatement par le président. "C'était sans doute l'intention des terroristes : créer par des explosions une panique, des gens auraient voulu sortir, le match interrompu… et à ce moment-là, il y aurait sûrement eu des victimes. Un peu plus tard, c'est-à-dire quelques minutes après, j'ai déjà un premier relevé, hélas, d'un nombre de victimes impressionnant sur les terrasses."
Une nuit gravée dans les mémoires
François Hollande quitte alors le stade de France discrètement. "Je comprends que nous allons avoir toute la nuit des terroristes qui vont aller de lieu en lieu. Je ne sais pas encore combien d'équipes." Dans le courant de la nuit, le président Hollande prend la parole. Il décrète l'état d'urgence. A ce moment, il envisage le pire. "Ça devait continuer. Je pense que l'intention des terroristes n'était pas de s'arrêter-là. On savait qu'il y avait encore d'autres terroristes qui pouvaient commettre le lendemain ou le surlendemain, plusieurs jours après d'autres actes. Mon inquiétude n'était pas de perdre moi-même mon sang froid, c'était que les Français puissent eux-mêmes chavirer avec l'ampleur de la tragédie et le nombre de victimes."
Un contact est rapidement établi avec les autorités belges. "On avait été quelques mois plus tôt à Verviers en coordination avec la police belge. Nous savions qu'il y avait surement des complicités organisées en Belgique."
Une menace toujours présente selon François Hollande
Après les événements du 13 novembre 2015, il y eut bien d'autres victimes : à Nice, à Strasbourg, à Conflans-Sainte-Honorine, etc. Mais n'allez pas dire à François Hollande que les terroriste ont gagné. "Je pense que les terroristes islamistes ont perdu politiquement, idéologiquement et sur le plan sécuritaire. Ils vont perdre aussi sur le plan judiciaire." Toutefois, le président Hollande concède que le menace n'est pas écartée. "Ce fléau va continuer de frapper par des occasions qui sont saisies par des individus plus ou moins isolés et qui vont choisir leur cible."
Ce sont des lâches
Le procès à venir sera un nouveau moment de tension, mais il sera aussi historique, pédagogique et essentiel pour les victimes. "Le procès éclairera s'ils (les terroristes) veulent parler. Le procès doit tout faire pour qu'ils puissent parler. C'est ce que cherchent les parties civiles aussi, les interroger. Ils vont sans doute se réfugier dans le silence. Ce sont des lâches, mais ils auront le regard des familles qui sera porté sur eux."
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