L'organisateur présumé des attentats de Paris, Abdelhammid Abaaoud, s’était caché durant plusieurs jours dans un appartement d’un vieil immeuble de Saint-Denis, dans la banlieue française. Les forces de l’ordre ont donné l’assaut le 18 novembre 2015. Cinq ans plus tard, le bâtiment est toujours là, abandonné, une cicatrice qui rappelle les attaques terroristes les plus meurtrières commises sur le sol français.
Elie Marot habite à Saint-Denis depuis seulement 4 mois. Il n'a pas vécu cette nuit du 18 novembre 2015. L'immeuble où s'étaient réfugiés les terroristes qui, 5 jours plus tôt, avaient attaqué Paris est toujours là. Il est abandonné, muré et taggué. "Quand j'ai appris que c'était l'immeuble du logeur de Daesh, j'étais franchement surpris et pour être honnête, un peu rebuté aussi, confie Elie. Je n'ai pas forcément envie d'habiter en face de cet immeuble qui a une histoire et pas vraiment la meilleure histoire que l'on aimerait avoir en face de sa fenêtre."
On m'a demandé de rendre service, je rends service
L'assaut avait duré 7 heures. Les forces de l'ordre avaient tiré 1.500 munitions. Abaaoud, organisateur présumé des attentats, et Chakib Akrouh, tous deux originaires de Molenbeek, ont été tués par leur ceinture explosive. Hasna Aïtboulachen, la cousine d'Abaaoud, est morte ensevelie sous les décombres. Le loueur du squat Jawad Bendaoud, a été condamné à 4 ans de prison l'an dernier pour recel de terroristes. Tout le monde se souvient de l'interview où il explique: "On m'a demandé de rendre service, je rends service. On m'a dit d'héberger deux personnes pendant trois jours et j'ai rendu service".
Le squat fantôme est toujours là
Les explosions et les tirs nourris ont endommagé la structure de l'immeuble. Mais cinq ans plus tard, le squat fantôme est toujours là. Les habitants ont tous été relogés. La démolition se fait attendre, engluée dans les méandres de la bureaucratie locale.
"Je trouve ça moche, on devrait le détruire, et puis reconstruire, explique Corinne Gosse, habitante de Saint-Denis. Je ne sais pas trop quoi dire, et puis c'est triste ce qui s'est passé. À l'époque, j'habitais juste en face et c'était horrible." "C'est triste, ajoute Christine Berthelot, également habitante de Saint-Denis. C'est devenu comme un monument parce que les gens photographient le bâtiment, l'immeuble, comme si c'était la Tour Eiffel. C'est devenu quelque chose d'historique."
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