"Marre de la politique patriarcale!", "Nos ovaires ne nous condamnent pas à vivre éternellement à genoux": pancartes en main, 1.300 personnes, de source policière, ont manifesté mercredi à Paris pour la journée des droits des femmes.
Le cortège parti vers 17H30 de la place de la République devait rejoindre la place de l'Opéra proche des grands magasins parisiens afin de dénoncer la loi Macron permettant l'ouverture des magasins le dimanche, qui "pénalise" les vendeuses, selon Céline Piques, d'Osez le féminisme !
Un peu plus tôt, à 15H40, cris, sifflets et tam-tams avaient résonné pour faire un maximum de bruit au milieu de banderoles et panneaux sur lesquels on pouvait lire "Travailler autant pour gagner moins" ou encore "Nous sommes 52%, nous sommes puissantes".
Femmes et hommes étaient invités à cesser le travail et à manifester partout en France dès 15H40 par une trentaine d'organisations féministes, d'ONG et de syndicats (Les Effronté-e-s, Planning familial, CGT, FSU, Solidaires, Unef, Attac France...).
C'est le moment à partir duquel, pour une journée théorique de 8 heures, les femmes ne sont plus payées, au vu de leurs salaires inférieurs à ceux des hommes, ont calculé ces organisations.
"Quand on regarde l'histoire du féminisme, on a gagné pas mal de batailles", explique Suzy Rojtman, du Collectif national pour les droits des femmes, citant l'avortement ou encore la lutte contre les violences faites aux femmes, "mais sur le travail c'est plus difficile, c'est un peu un bastion", constate-t-elle.
- L'égalite est un 'combat' -
Selon l'Insee, l'écart de salaire entre hommes et femmes diminue "très lentement". En 2014, dans l'ensemble des secteurs privé et public, il était de 24% contre 27% en 1995.
Souhaitant "l'égalité réelle entre femmes et hommes, pas seulement dans les textes", Max, 52 ans, s'est mis en grève. Dans les Chambres de commerce et d'industrie, où il travaille, "67% des hauts salaires sont des hommes, alors que la majorité des salariés sont des femmes", dit-il.
Un appel à la grève a par ailleurs été relayé dans 35 pays en cette journée internationale des droits des femmes.
En conseil des ministres, Laurence Rossignol (Familles, Enfance et Droits des femmes) a rappelé les actions prises durant le quinquennat et souligné "tous les combats qui devront continuer d'être menés par les féministes".
Devant le centre Georges-Pompidou à Paris, une "performance" artistique à la manière de l'artiste Niki de Saint-Phalle organisée par les syndicats SNAC-FSU, CGT et SUD des personnels de la culture invitait à tirer au pistolet à peinture sur un mur de mots-clefs évocateurs des grandes conquêtes féministes pour rappeler que l'égalité est un "combat".
"Moi j'ai les armes pour me défendre. Je pense aujourd'hui aux femmes qui se sentent dévalorisées, sont dans des rapports inégaux qu'elles ont intériorisés. Il faut leur faire comprendre que les choses qui leur paraissent normales ne le sont pas", explique Elsa (CGT), de l'Institut national d'histoire de l'art, l'une des participantes.
A Toulouse, une manifestation organisée par quatre syndicats et une douzaine d'associations féministes a réuni entre 550 et 1.000 personnes selon les sources.
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